De SpaceX à Blue Origin, en passant par Virgin Galactic et l’agence spatiale russe Roscomos, nombreuses sont les organisations à se placer sur le créneau du tourisme spatial. Avec des approches parfois très différentes : fusées bondissantes, planeurs lâchés à haute altitude, navettes pour un séjour dans la Station spatiale internationale et même vaisseaux spatiaux pour exécuter une orbite lunaire.
Du tourisme spatial par ballon stratosphérique
À cette liste, on peut ajouter les ballons stratosphériques : c’est l’approche qu’entend suivre la jeune entreprise américaine Space Perspective. Dans un communiqué paru le 18 juin, elle annonce son intention de proposer des voyages dans la haute atmosphère, « à la limite de l’espace », pour des touristes que l’on imagine plutôt fortunés, mais pas assez pour s’offrir un vrai vol spatial.
Car Space Perspective n’accédera pas vraiment à l’espace, même si son site web laisse parfois penser le contraire. Sur le papier, le ballon stratosphérique qui sera employé ne s’élèvera qu’à près de 30 kilomètres d’altitude (100 000 pieds), très loin de la frontière établie par convention et qui se trouve à une hauteur trois fois plus élevée. C’est la ligne de Kármán, à 100 kilomètres d’altitude.
Virgin Galactic s’était d’ailleurs un peu emballé à ce sujet.
Pour avoir quelques points de référence, les avions de ligne volent en général à une altitude de croisière allant de 9 à 12 kilomètres. Quant au célèbre saut effectué en 2012 par Félix Baumgartner qui lui a permis de franchir le mur du son en chute libre, il a eu lieu à près de 39 kilomètres d’altitude. D’ailleurs, il a atteint cette altitude depuis une capsule suspendue à un ballon gonflé à l’hélium.
L’accès à la stratosphère grâce à un ballon gonflé à l’hélium est infiniment plus simple et moins coûteux que de mettre en œuvre une fusée, même s’il ne peut pas aller aussi haut. Cela se voit d’ailleurs avec des initiatives ponctuelles, comme des ballons stratosphériques transportant des appareils photo pour prendre des clichés. Pour que Space Perspective fasse de même, au regard des dimensions du moyen de transport et de la nature du projet, à savoir le transport de personnes, cela nécessitera des moyens importants, une sécurité à toute épreuve et de nombreux tests préalables.
Cela demeure toutefois une ascension inédite pour un projet qui imagine une capsule pouvant accueillir jusqu’à huit passagers de façon très confortable, au regard des visuels que partage Space Perspective. Des visuels aguicheurs qui évidemment ne disent rien de ce que sera véritablement le service lorsque celui-ci verra le jour — et à supposer qu’il voie bien le jour, ce qui n’est nullement garanti.
Un vol d’essai inhabité en 2021
Sur le papier, la capsule, qui est baptisée Neptune, doit être manœuvrée par un pilote à bord. Du fait du poids de l’engin et du choix du mode de transport, la mission durera aux alentours de six heures : deux heures pour l’ascension, deux heures pour le vol stationnaire et deux heures pour la descente. La capsule doit alors terminer sa course dans l’océan, par un amerrissage très lent.
Il reste maintenant à passer de la théorie à la pratique. Space Perspective déclare vouloir débuter des tests de vol inhabité en 2021. À cette occasion, des instruments scientifiques seront embarqués — une façon pour l’entreprise de montrer que son concept va au-delà du simple divertissement pour quelques fortunés : des perspectives existent aussi dans le domaine de la recherche.
Ce projet, s’il est mené à bien, devrait en tout cas de donner une sacrée migraine aux tenants de la théorie de la terre plate, puisque la courbure terrestre sera bien visible à une telle altitude — même si on peut en réalité la saisir en restant sur le plancher des vaches et en observant ce qui se passe en mer à l’horizon. S’ils ne sont pas convaincus, il leur suffira d’acheter un billet et de monter à bord.
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