Plus d’un million d’objets sources de rayons X sont contenus dans cette image de l’Univers. Une nouvelle carte du ciel a été présentée par l’Institut Max Planck de physique extraterrestre le 19 juin 2020.
Ce relevé est le résultat d’un premier balayage complet du ciel réalisé par eROSITA, un instrument de l’observatoire spatial à rayons X russe Specktr-RG. eROSITA a été lancé en juillet 2019. Son premier balayage du ciel s’est achevé le 11 juin dernier. Au cours de ce relevé, le télescope a consacré 150 à 200 secondes en moyenne à chacun des points du ciel.
Environ 165 Go de données récoltées par les 7 caméras du télescope ont été utilisés pour parvenir à cette carte très détaillée. Le niveau de détail est tel que la carte est 4 fois plus profonde qu’un précédent inventaire du ciel dans le domaine des rayons X obtenu à l’aide du télescope spatial allemand ROSAT, lancé en 1990.
7 autres cartes prévues dans les prochaines années
L’observation dans le domaine des rayons X permet de voir l’Univers bien différemment de ce à quoi il ressemble en lumière visible. Comme l’explique l’Institut Max Planck de physique extraterrestre, la plupart des sources situées en dehors de la Voie lactée visibles sur cette carte sont des galaxies actives (connues pour leur forte luminosité), ainsi que des amas galactiques (les différentes zones légendées avec le mot « cluster » dans l’image ci-dessus). La carte permet aussi de voir la structure du gaz situé dans la Voie lactée, notre propre galaxie.
La récolte des données collectées par eROSITA, à une distance de 1,5 million de kilomètres, a nécessité le plus grand soin pour que l’instrument ne perde pas en performance. En partenariat avec la Russie, le bon fonctionnement du télescope a été surveillé étroitement. D’ailleurs, l’instrument n’a pas fini ses observations et continue de balayer le ciel pour détecter des rayons X. 7 cartes supplémentaires devraient être obtenues dans les 4 années à venir — avec une sensibilité encore accrue.
« Au cours des prochaines années, nous serons en mesure de sonder encore plus loin, là où les premières structures cosmiques géantes et les trous noirs supermassifs se sont formés », estime le physicien britannique Kirpal Nandra, actuel directeur de l’Institut Max Planck de physique extraterrestre.
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