Le sous-sol de la Lune serait plus riche en métaux que les scientifiques ne le pensaient. Dans une étude, publiée le 1er juillet 2020 au sein de la revue Earth and Planetary Science Letters, des chercheurs expliquent ce que cette découverte inattendue pourrait changer dans la compréhension du lien unissant la Terre et son satellite naturel.
« Comprendre l’occurrence de [composés] volatiles près de la surface de la Lune et plus profondément à l’intérieur fournit des informations cruciales sur son origine et son évolution », commencent par rappeler les auteurs. L’étude apporte un nouvel éclairage sur la composition de la poussière située au fond des cratères lunaires. Cette présence de métaux plus abondante qu’escomptée pourrait remettre en question notre vision du processus soupçonné d’avoir formé la Lune.
Le modèle généralement retenu pour expliquer la formation de la Lune est celui d’un impact géant entre la Terre et une jeune planète de la taille de Mars, Théia. L’événement se serait produit il y a environ 4,5 milliards d’années. Cet impact aurait aussi pu favoriser l’émergence de la vie sur Terre. Dans cette théorie, la collision aurait projeté une large partie de la croûte supérieure de la Terre, pauvre en métaux, en orbite. Cette matière aurait ensuite formé la Lune. Cependant, cette hypothèse ne rend pas compte d’un fait : la Lune est plus riche en oxydes de fer que la Terre, rappelle un communiqué de l’université de Californie du Sud présentant l’étude.
Une collision encore plus dévastatrice ?
Si l’écart entre la quantité de fer présente dans la croûte terrestre et la Lune est encore plus grand que prévu, la manière dont on envisage la formation de l’astre serait peut-être à revoir. Et si la collision entre la Terre et Théia avait été plus destructrice pour notre planète ? On pourrait imaginer que des morceaux plus profonds de la Terre aient été amenés en orbite (et pas seulement la partie supérieure de sa croûte). Le choc aurait aussi pu avoir lieu quand la Terre était plus jeune et encore couverte d’un océan de magma.
L’étude s’appuie sur les données de Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), un orbiteur de la Nasa lancé en 2009 pour explorer la Lune. Son radar, baptisé Mini-RF, sert à détecter la glace d’eau dans les zones ombragées de l’astre. L’instrument a été utilisé à une autre fin, pour imager et caractériser la fine poussière logée au fond des cratères lunaires. Cette poussière serait délogée du dessous de la surface de la Lune lors d’impacts météoritiques. Dans les cratères plus profonds (5 à 20 km de large), la teneur en métaux était plus élevée que dans les plus petits cratères (2 à 5 km), rapporte la Nasa.
Essam Heggy, planétologue au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa et co-auteur de l’étude, résume ainsi la portée de ces travaux : « En améliorant notre compréhension de la quantité de métal sous la surface de la Lune, les scientifiques peuvent limiter les ambiguïtés sur la façon dont elle s’est formée et comment elle contribue au maintien de l’habitabilité sur Terre.»
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