Ce sont les anticorps qui combattent le mieux une maladie, puisqu’ils la détectent et la neutralisent avant même qu’elle se développe. Raison pour laquelle établir un vaccin est si important : il permettra au corps humain de produire un système de défense spécifique contre le coronavirus, afin d’empêcher l’infection. Pour produire des anticorps, l’une des solutions pourrait être aussi de transférer le plasma sanguin de personnes guéries (sérum convalescent) chez des personnes malades.
Plus largement, la recherche scientifique explore un nombre inédit de pistes de traitements contre le coronavirus, dont une bonne partie sur la base d’anticorps. L’une des voies de recherche concerne les anticorps des lamas. Un groupe d’une trentaine de chercheurs et de chercheuses a d’ores et déjà procédé à des tests en laboratoire. Ils ont publié leurs résultats le 13 juillet 2020 dans la revue Nature.
Les lamas (comme les chameaux et les alpagas) ne produisent pas le même type d’anticorps que les humains. La structure est plus dépouillée, ce sont des nanobody ou, en français, « anticorps à domaine unique ». Même s’ils sont simples, cela ne les empêche pas de se lier à des antigènes — protéines produites entre autres par un virus — et de les combattre.
Un ajout pour les transfusions de plasma convalescent ?
Les scientifiques à l’origine de l’étude parue dans Nature ont découvert, en laboratoire, que ces anticorps à domaine unique issus des lamas possèdent la capacité de se lier à la protéine « spike » du coronavirus. Cette protéine, en forme de pointe comme l’indique son nom, est celle qui infecte les cellules humaines. Les anticorps de lama, en se liant à cette protéine, bloquent donc sa capacité à attaquer les cellules. Ils ont alors une « activité neutralisante contre SARS-CoV-2 ».
Durant l’expérimentation, l’équipe de recherche a également procédé à une combinaison entre ces anticorps de lamas et des anticorps humains. Le résultat était encore plus puissant. « Les combinaisons sont particulièrement utiles, car le virus doit changer plusieurs choses en même temps pour s’échapper », écrit James Naismith, l’un des auteurs de l’étude. En clair, combiner ces deux types d’anticorps complique la tâche du virus pour se reproduire, favorisant l’échec de son infection.
« Ces anticorps à domaine unique peuvent être utilisés de la même manière que le sérum de convalescence [la transfusion de plasma sanguin de personnes guéries vers des personnes malades], en arrêtant efficacement la progression du virus chez les patients malades », s’est réjoui James Naismith.
Cette nouvelle étude s’inscrit dans la continuité de plusieurs recherches fructueuses au sujet des anticorps naturels contre le coronavirus. Le même jour, toujours dans Nature, était publiée une étude annonçant avoir percé un mécanisme clé dans la réponse du système immunitaire contre la malade Covid-19.
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