Même si elle s’est désintégrée en plus d’une douzaine de fragments, la comète C/2019 Y4 (ATLAS) n’en est pas moins digne d’intérêt. Une nouvelle étude, présentée le 13 juillet 2020 et publiée dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, suggère que l’objet peut permettre de connaître l’âge des comètes dans le système solaire.
Les auteurs évoquent « un moyen de déterminer le temps qu’une comète a passé dans le système solaire interne ». On présume en effet que « les comètes sont des vestiges de planétésimaux [ndlr : de petits corps créés par agglutination de poussières, lorsque les planètes se forment] de l’époque de la formation du système solaire », peut-on lire dans ce document. Les comètes sont de véritables « réservoirs de matériaux non transformés » des débuts du système solaire, et ceux-ci peuvent être étudiés lorsque les comètes les éjectent en s’approchant du Soleil.
La comète C/2019 Y4, surnommée comète Atlas, a été découverte le 28 décembre dernier dans le relevé astronomique ATLAS, effectué depuis l’observatoire du Haleakala à Hawaï. L’objet promettait de devenir très brillant, suffisamment pour être visible à l’œil nu. Cependant, des observations ont révélé que la comète Atlas s’est fragmentée. Si cette désintégration était une mauvaise nouvelle pour son observation à l’œil nu, elle n’a pour autant diminué l’intérêt scientifique autour de l’objet.
Moins il y aurait de carbone, plus une comète aurait côtoyé le Soleil
Pour cette étude, la comète a été observée avant et après sa désintégration. « Les observations suggèrent que la matière primordiale stockée dans les comètes est extrêmement riche en matière carbonée », constatent les auteurs. Le carbone pourrait servir d’indicateur pour savoir combien de temps la comète a passé dans le système solaire. Moins il y aurait de carbone, plus les comètes auraient passé de temps à proximité du Soleil.
Quel rôle a joué la comète C/2019 Y4 ? C’est la composition des particules émises à la fois par la coquille et par la queue poussiéreuse de la comète qui a occupé les scientifiques. Les niveaux de matière carbonée s’y sont révélés assez élevés. On sait que la comète Atlas est une comète à longue période, qui ne s’approche que très rarement du Soleil. Et dans les comètes à courte période, la fameuse matière primordiale est présente en faible quantité.
« L’intérieur des comètes, où le matériau primordial a été stocké depuis la formation du système solaire, est plus riche en matériaux carbonés que les surfaces des comètes, qui ont été traitées et altérées par le rayonnement solaire, le vent solaire et le bombardement de météorites », écrivent les scientifiques. La désintégration de la comète Atlas n’a pas eu lieu en vain : elle a permis d’observer un véritable débordement de particules carbonées, mettant les auteurs sur une piste très intéressante.
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