L’espace est difficile d’accès, dit-on. Le respect des échéances aussi. C’est à cette cruelle réalité qu’a dû se plier l’agence spatiale américaine, en constatant qu’il lui serait impossible de tenir les délais pour lancer son télescope James Webb en mars 2021. Aussi la NASA a-t-elle annoncé le 16 juillet 2020 un report conséquent, de sept mois, de la mission. Le nouveau rendez-vous est fixé au 31 octobre 2021.
L’agence américaine déclare faire face à une double difficulté. La première, interne, est due à des difficultés techniques dans la finalisation de la conception de cet observatoire de pointe, ainsi que dans la vérification de son bon fonctionnement. La seconde est intérieure et est évidente : la pandémie de coronavirus a empêché l’agence de tourner normalement et l’empêche toujours d’être pleinement opérationnelle.
Un report envisagé dès janvier
En réalité, l’hypothèse d’un décalage du lancement de James Webb était déjà envisagée avant la Covid-19. En début d’année, un rapport de l’équivalent de la Cour des comptes aux USA tablait sur un décalage du tir, aux alentours de juillet 2021. La NASA a pris une marge plus sûre. L’agence n’est plus à ça près : au tout début du projet, en 1996, le télescope devait être déployé en… 2007.
En marge des reports successifs, les coûts se sont aussi envolés. Au départ, les besoins pour mener à bien ce programme étaient estimés à 500 millions de dollars. Aujourd’hui, il est évalué aux alentours de 9,7 milliards de dollars, soit presque vingt fois plus ! Une dérive des coûts qui explique aussi pourquoi le Government Accountability Office sy’intéresse de près.
De 500 millions à 9,7 milliards de dollars
Les astronomes attendent avec impatience la mise en place de cet instrument hors norme. En effet, il doit permettre d’aller encore plus loin dans le passé de l’Univers, en permettant d’observer les étoiles et les galaxies qui se sont formées dans les premiers temps après le Big Bang. L’appareil sera également mobilisé dans la recherche des systèmes planétaires, et plus exactement ceux qui pourraient être favorables à la vie.
Si l’essentiel du travail de développement a été réalisé par la NASA, il convient de noter que des contributions notables ont été faites par l’Agence spatiale européenne ainsi que son homologue canadienne — à la fois sur le plan financier et technique, avec la conception de certains instruments. En outre, c’est depuis le centre spatial guyanais que l’envol de James Webb surviendra, à bord de la fusée Ariane 5.
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