Depuis les débuts de la pandémie liée à la maladie Covid-19, les pays occidentaux ont découvert peu à peu toute l‘importance des masques pour juguler la propagation d’un pathogène. La pratique a eu du mal à s’imposer au début, notamment en raison d’une pénurie. Dorénavant, le port du masque est conseillé, et même obligatoire en France dans les lieux publics clos. Les masques médicaux à usage unique, en plus d’être polluants, coûtent cher aux plus précaires.
Les scientifiques du MIT sont en train de développer un prototype d’une toute nouvelle version des masques N95 — équivalents aux FFP2/3 en Europe. Ce type de masques dispose de la filtration la plus efficace du marché, mais leur prix, leur usage unique et leur rareté font qu’ils sont légitimement réservés au personnel soignant et que, même dans ces services, la pénurie n’est jamais bien loin alors qu’ils offrent le meilleur niveau de protection. La version du MIT, présentée le 9 juillet 2020, pourrait augmenter tout à la fois la praticité et la généralisation des masques N95.
Des filtres changeables
L’équipe du MIT fait reposer sa version du masque sur un autre matériau que les masques médicaux habituels : là où les masques chirurgicaux et N95 actuels sont fabriqués en polypropylène, les N95 du MIT reposent du caoutchouc de silicone durable, qui se fabrique par une technique simple et rapide de moulage par injection. Le filtre à particules imaginé par le MIT nécessite également moins de matériaux que les N95 traditionnels, ce qui nécessite un moindre usage de ressources.
« Nous voulions également maximiser la réutilisabilité du système, et nous voulions des systèmes pouvant être stérilisés de nombreuses manières différentes », ajoute l’ingénieur mécanique Giovanni Traverso. L’astuce des chercheurs : entre chaque utilisation, les médecins ont juste à changer le filtre à particules, tandis que le reste du masque a juste à être stérilisé pour être réutilisé. Un même masque N95 peut alors être utilisé plusieurs fois, afin de limiter le gâchis, sans pour autant poser de risque humain (pour rappel, la réutilisation d’un masque chirurgical ou FFP2/3 est une mauvaise pratique).
Les chercheurs ont également essayé d’augmenter le confort du masque. Durant l’expérience, les 20 personnes impliquées ont indiqué n’avoir aucune préférence entre un N95 ou le nouveau N95, ou alors préférer le nouveau N95. Dans l’ensemble, le masque du MIT a été très bien noté par les participants en matière d’ajustement et de respirabilité. Les scientifiques travaillent donc déjà à une deuxième version, qui serait encore plus confortable, plus filtrante, et avec une plus longue durabilité grâce à l’emploi de plus de filtres changeables.
« Nous savons que la Covid ne disparaîtra pas tant qu’un vaccin ne sera pas disponible », commente l’un des inventeurs, James Byrne, qui ajoute qu’il y aura qui plus est « toujours besoin de masques, que ce soit dans le cadre des soins de santé ou pour le grand public », raison pour laquelle il faut chercher à les améliorer dans leur ensemble.
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