C’est le grand jour. Ce 30 juillet, une fusée Atlas V décollera de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride, avec à son bord, le rover Persévérance et l’hélicoptère Ingenuity. Sa destination ? Mars. La durée du voyage ? Sept mois. L’arrivée doit avoir lieu au mois de février 2021, dans le cratère Jezero. Mais avant cela, encore faut-il que le tir ait lieu et qu’il se passe bien. Car sans tir, pas de mission.
La bonne nouvelle, c’est que tous les voyants sont au vert.
Depuis plusieurs jours, l’armée américaine, via l’escadron de surveillance météorologique de la 45ème escadre de la Space Force, établit quotidiennement des prévisions sur le temps qu’il va faire dans les parages de la zone de lancement. Tous les bilans établis depuis le début de la semaine, à partir du 27 juillet, prévoient des conditions de vol très favorables, avec un ciel globalement dégagé.
C’est ce qu’indique le dernier bilan disponible, daté du 29 juillet.
Conditions de vol favorables à 80 %
L’armée évalue à 20 % les risques d’une violation des conditions de vol, à cause de la possible présence de certains nuages, ainsi que de l’épaisseur de la couche nuageuse, le cas échéant. Deux fenêtres de repli existent en cas de besoin, à savoir le 31 juillet et le 1er août. Les conditions de tir sont favorables à 90 % en cas de report le lendemain ou de 80 % si un délai de 48 heures est observé.
Compte tenu de l’emplacement géographique de Cap Canaveral, ces prévisions sont tout à fait encourageantes : le centre spatial se trouve en effet le long de la côte, face à l’océan Atlantique. De fait, la fusée est potentiellement exposée à des tempêtes tropicales, voire à des cyclones. Or, selon les évaluations de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la saison cyclonique sera plus agitée que d’habitude.
Rien d’alarmant toutefois pour l’agence spatiale américaine : la fenêtre de tir pour rallier Mars s’étend jusqu’au 11 août et elle a fait en sorte de tenter sa chance dès l’ouverture de celle-ci, le 30 juillet.
Elle aura donc largement de quoi se replier si le temps se dégradait subitement. En effet, ce n’est que tous les deux ans que Mars et la Terre sont positionnées idéalement dans l’espace pour envoyer des missions spatiales. C’est pour cela d’ailleurs que la Chine et les Émirats arabes unis se sont lancés, mais que l’Union européenne et la Russie ont dû repousser à 2022, parce que le retard accumulé était trop important pour partir en 2020.
De son côté, la NASA a fait savoir le 27 juillet dans un communiqué que l’examen pour la préparation au lancement est terminé et que tout est dans les clous. « Nous sommes effectivement prêts pour le lancement », a déclaré Jim Bridenstine, le patron de la NASA. Et cela, dans un contexte très dur de crise sanitaire, notamment aux États-Unis. « Nous avons, en fait, persévéré », a-t-il conclu, en référence au rover.
(mise à jour avec le dernier bilan météorologique)
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