Existe-t-il une véritable demande du public pour bénéficier d’un accès à Internet par satellite fourni par SpaceX ? Oui, à en croire l’entreprise américaine. Dans des documents transmis à la commission fédérale des communications (FCC), dont CNBC se fait l’écho début août, il y aurait pas moins de 700 000 particuliers qui seraient intéressés par un abonnement à Starlink rien qu’aux États-Unis.
En conséquence de cette forte attente, SpaceX souhaite obtenir de la part de la FCC une autorisation de pouvoir connecter simultanément beaucoup plus d’appareils à son réseau satellitaire, en cours de construction — actuellement la constellation compte 538 satellites, mais elle doit à terme en contenir des dizaines de milliers. SpaceX souhaite avoir le feu vert pour connecter jusqu’à 5 millions d’appareils, et non plus 1 million.
La manière dont ont été comptabilisés ces 700 000 clients potentiels n’est pas claire.
Il semble que SpaceX se base sur les inscriptions pour espérer participer à la future « bêta » fermée du service, via un formulaire depuis juin. Si c’est le cas, ce nombre doit être lu avec beaucoup de recul, car il agrège aussi très certainement de simples curieux américains, mais aussi des internautes étrangers — puisque l’on peut forcer l’inscription avec une fausse adresse américaine.
Une « bêta » fermée attendue pour cet été
En principe, cette « bêta » fermée doit avoir lieu au cours de l’été, avec ensuite une « bêta » plus large, mais aux contours encore flous. La présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, avait évoqué en 2019 un lancement commercial des services de Starlink pour cette année. Depuis, la pandémie de coronavirus s’est déclenchée, ce qui a causé des perturbations dans le planning des lancements de satellites du secteur spatial.
Un niveau de couverture minimale exige environ 400 satellites opérationnels, selon les estimations d’Elon Musk, le fondateur de SpaceX. Comptez en 800 pour une couverture convenable. SpaceX procède à une mise en orbite de 60 satellites Starlink à chaque vol, et ceux-ci se déroulent à une fréquence plutôt soutenue. Le seuil des 800 satellites devrait être atteint d’ici la fin de l’année.
Le projet très ambitieux porté par Elon Musk, puisqu’il pourrait compter 12 000 satellites dans sa première phase, et peut-être un jour jusqu’à 42 000, pose de graves questions, non pas sur le nombre de clients qui sauteront le pas, mais sur la recherche scientifique. Dans le domaine de l’astronomie, les voix se sont multipliées pour dénoncer la pollution lumineuse causée par des satellites orbitant à très basse altitude.
Des clichés d’une pluie d’étoiles filantes ou bien du passage de la comète NEOWISE ont été gâchés par le passage de Starlink. La situation a d’abord irrité quelque peu Elon Musk, qui a suggéré que l’astronomie devait se faire à l’avenir depuis des télescopes spatiaux, et non plus sur Terre. Par la suite, l’intéressé a adopté un ton plus conciliant, et s’est engagé à diminuer l’éclat de ses satellites.
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