Durant la pandémie du coronavirus SARS-CoV-2, la diffusion de la maladie se déroule en grande partie par le vecteur des asymptomatiques. Ces personnes sont infectées par le pathogène, contagieuses, mais ne développent aucun symptôme. Il peut se passer plusieurs jours ainsi, sans le déclenchement du moindre symptôme.
Les asymptomatiques peuvent même le rester jusqu’au bout, et guérir de la maladie sans jamais se rendre compte qu’elles en ont été malades — seul un test sérologique réalisé après-coup en laboratoire peut alors révéler qu’il y a eu une infection, ou bien un test PCR réalisé au moment de l’infection. Les estimations en matière de proportions restent aujourd’hui incertaines. Et c’est aussi pour cela que le port du masque dans toute la population est progressivement apparu comme une nécessité incontournable pour freiner la propagation.
Des chercheurs sud-coréens se sont penchés sur le profil de ces personnes asymptomatiques. Pour leur étude, publiée le 6 août 2020, ils se sont basés sur un groupe de personnes ayant été mises en quarantaine en raison d’une épidémie déclenchée dans un groupe religieux. Sur ce groupe de 303 personnes isolées, 110 se sont avérées être finalement asymptomatiques. Parmi ces 110 asymptomatiques, 21 ont finalement développé des symptômes.
Et le potentiel de transmission ?
Au-delà de l’ordre d’idée que l’étude peut donner en matière de proportions, l’intérêt des résultats concerne surtout la charge virale du pathogène. En ayant différents groupes aux différents statuts — et aux statuts cliniquement confirmés, les chercheurs ont pu comparer efficacement les charges virales, en réalisant des prélèvements réguliers. De cette base de recherche solide, il en résulte que le pathogène est présent en mêmes quantités chez les asymptomatiques que chez les symptomatiques.
« De nombreux individus infectés par le SARS-CoV-2 sont restés asymptomatiques pendant une période prolongée, et la charge virale était similaire à celle des patients symptomatiques ; par conséquent, l’isolement des personnes infectées doit être effectué indépendamment des symptômes », estiment les chercheurs sud-coréens. Un résultat qui vient s’ajouter à d’autres, comme à cette étude de mai 2020 qui concluait que « la charge virale détectée dans les prélèvements nasopharyngés des porteurs asymptomatiques est relativement élevée, avec un grand potentiel de transmission ».
La charge virale chez les personnes asymptomatiques apparaît donc clairement se confirmer scientifiquement comme étant la même. En revanche, sur le potentiel exact de transmission par rapport aux symptomatiques, cela va demander encore des recherches : les personnes asymptomatiques ne toussent pas, n’éternuent pas, ce qui peut réduire les possibilités du virus pour se répandre. Cette étude sud-coréenne ne s’est pas penchée sur le parcours des personnes isolées, et ne peut donc pas fournir de conclusion sur la façon dont le virus se répand.
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