Et si des planètes pouvaient exister en orbite autour de certains trous noirs ? Des scientifiques continuent d’explorer cette hypothèse. Ils ont nommé ces astres théoriques « blanets » et précisent les conditions de leur formation.

On connaissait les « ploonets », voici maintenant les « blanets ». Des planètes de ce type pourraient se former autour de trous noirs supermassifs situés au centre de galaxies. Le nom de ces curieux astres (hypothétiques) a été proposé dans une récente étude, déposée sur la plateforme arXiv le 31 juillet 2020, repérée par Live Science. Les auteurs avaient déjà envisagé la possibilité que de telles planètes puissent exister en orbite autour d’un trou noir dès novembre dernier.

Le terme blanet est créé à partir des mots anglais « black hole », qui signifie trou noir, et « planet ». Qu’est-ce qu’une planète exactement ? Il s’agit d’un corps céleste qui ne produit pas de lumière par lui-même et qui tourne autour du Soleil ou, dans le cas des exoplanètes, d’autres étoiles. Au lieu d’être en orbite autour d’une étoile, les blanets seraient donc en orbite autour d’un objet céleste invisible, un trou noir.

Les trous noirs sont connus pour leur environnement peu accueillant : autour de cette région de l’espace très dense, la matière en orbite est happée dans un impressionnant disque d’accrétion. Tout comme les disques protoplanétaires autour des étoiles, les chercheurs pensent que ces structures entourant des trous noirs pourraient en théorie accueillir des planètes. « Nous avons proposé qu’une nouvelle classe de planètes, les blanets (c’est-à-dire les planètes à trou noir) puisse se former, à condition que le scénario standard de la formation des planètes soit présent dans le disque circumnucléaire », écrivent les scientifiques.

Dans un disque protoplanétaire, le gaz et les poussières qui environnent une étoile sont susceptibles de former des corps (des planètes, mais aussi leurs éventuels satellites, par exemple). De façon comparable, les chercheurs ont posé l’hypothèse, dans leur étude parue en novembre, que les poussières logées dans le disque d’accrétion d’un trou noir se trouveraient dans la même situation que celles d’un disque protoplanétaire.

Une blanet se formerait derrière la « ligne de neige »

Mais une blanet ne pourrait pas exister autour de n’importe quel trou noir, et pas n’importe où. Dans la plus récente des deux études, les auteurs parlent d’une « ligne de neige » (« snowline ») que l’on pourrait tracer dans les disques d’accrétion de certains trous noirs. Au-delà de cette frontière, la zone serait suffisamment froide pour permettre aux poussières de se couvrir de glace. Or, l’eau serait probablement essentielle à la formation d’une blanet. Dans ces conditions, une blanet pourrait se former sur environ 10 millions d’années.

Par ailleurs, l’événement aurait plus de chance de se produire dans l’environnement d’un trou noir supermassif plutôt froid et peu lumineux, comme celui de la Voie lactée. « Les blanets pourraient se former autour de noyaux galactiques actifs de luminosité relativement faible au cours de leur vie », avancent les scientifiques. Ils indiquent que l’enveloppe de gaz d’une blanet devrait être bien moins importante que sa masse. « Par conséquent, le système des blanets est extraordinairement différent des planètes de type Terre standard dans les systèmes d’exoplanètes », relèvent-ils.

À supposer que les blanets existent bien, les auteurs estiment qu’il resterait encore à analyser la « stabilité dynamique » de tels systèmes. Quant à savoir si une forme de vie pourrait exister sur les blanets, les chercheurs n’ont pas encore exploré cette possibilité.

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