Un gaz dense, rapide et froid a été découvert au cœur de la Voie lactée et sa présence est un mystère. Présentée dans la revue Nature le 19 août 2020, la découverte pourrait avoir des implications pour l’évolution future de notre galaxie.
« Cette détection de gaz moléculaire froid qui s’échappe de la Voie lactée est un défi pour les théories actuelles sur les vents galactiques dans les galaxies à formation d’étoiles », indiquent les scientifiques. Sa présence de ce gaz ne semble pas pouvoir être facilement expliquée, alors même que les auteurs explorent diverses hypothèses.
La présence de ce gaz est « déroutante »
« Le centre galactique offre un laboratoire unique pour étudier les processus physiques complexes qui se produisent [lorsque du gaz moléculaire s’en échappe] », rappellent les chercheurs. À ce jour, on sait qu’il existe de part et d’autre du centre de la Voie lactée des structures invisibles baptisées bulles de Fermi. À l’intérieur de ces bulles qui semblent dessiner un « 8 », du gaz est en mouvement, comme si de la matière était éjectée vers l’extérieur.
« D’un point de vue théorique, une telle quantité de gaz moléculaire à haute vitesse est déroutante », notent les scientifiques. La Voie lactée n’abrite actuellement pas un noyau actif qui pourrait expliquer cette fuite de gaz froid. Le trou noir central de la galaxie, Sagittarius A*, serait-il responsable du phénomène ? Difficile de le savoir, car « aucune enquête n’a été menée pour déterminer si un trou noir relativement petit comme Sagittaire A* pouvait expulser de grandes quantités de gaz froid, même s’il avait subi une période d’activité dans un passé récent ». Les chercheurs estiment que la formation des étoiles dans la partie intérieure de la galaxie ne peut pas expliquer la situation. « La présence de ce gaz froid, dense et à haute vitesse est déroutante », répètent-ils.
Comme si la Voie lactée se tirait une balle dans le pied
Si son origine n’est pas comprise, les conséquences de cette émission de gaz moléculaire sont anticipées. Les scientifiques pensent qu’il pourrait finir par influencer la quantité d’étoiles formées dans les régions les plus centrales de la Voie lactée. En d’autres termes, c’est un peu comme si la galaxie se tirait elle-même une balle dans le pied, résume Naomi McClure-Griffiths, professeure en astronomie à l’Université nationale australienne, spécialiste de l’évolution de la Voie lactée et co-autrice de l’étude, dans un communiqué.
Cette masse éjectée signifie que la galaxie serait en train de perdre de la matière qui pourrait servir à créer des étoiles. « C’est la première fois que ceci est observé dans notre galaxie », affirme la spécialiste.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.