La cinquième fois sera-t-elle la bonne ? La réponse à cette interrogation sera connue le 1er septembre 2020. C’est en effet à cette date qu’est planifié le décollage de la mission VV16, qui a joué de malchance tout au long de l’année. En effet, l’épidémie de Covid-19 a forcé Arianespace à repousser une première fois ce vol, très attendu en Europe, avant qu’une météo capricieuse ne vienne contrarier les tentatives suivantes.
Initialement prévu au mois de mars, le tir de la fusée Vega a été reprogrammé au mois de juin, lorsque les activités au centre spatial guyanais ont pu reprendre à peu près normalement malgré la crise sanitaire et les contraintes entraînées par le respect des gestes barrières. Mais toutes les fenêtres d’opportunité envisagées ont été refermées à cause du mauvais temps, notamment des rafales en altitude.
Une grande première pour l’Europe spatiale
Désormais, c’est début septembre qui est en ligne de mire. Pour Arianespace, il s’agit d’une mission à la fois symbolique et sensible.
Symbolique, car il s’agit d’une grande première. Il s’agit d’un vol partagé (« rideshare »), où plusieurs entreprises s’associent pour se payer un décollage de fusée qu’elles ne pourraient pas se payer ou qui coûterait trop cher par rapport à la valeur du satellite et du service associé. Et sensible, car Vega accueillera 53 satellites (7 microsatellites et 46 nanosatellites) fournis par 21 clients provenant de 13 pays.
Jamais Arianespace n’avait opéré un tel covoiturage spatial. D’ailleurs, la mission VV16 sert aussi de démonstration technologique, puisque le lanceur Vega va donner l’opportunité au SSMS (Small Spacecraft Mission Service) de faire ses preuves. Ce service de lancement des petits satellites, qui est modulaire en fonction du nombre de charges à transporter, a vocation à être pérennisé.
Il faut dire que le marché des nano et des microsatellites est très prometteur, avec une croissance et une dynamique en hausse à court et moyen terme. « Selon les projections du marché, 200 à 300 nanosatellites devraient être lancés chaque année au cours de la prochaine décennie, sachant que la plupart (plus de 80 %) fera partie de projets de constellations », fait savoir Arianespace.
Un marché sur lequel se positionne aussi SpaceX. L’entreprise américaine a eu plus de chance que sa compétitrice européenne, puisque son tout premier vol partagé a pu être mené à bien courant juin. Depuis, deux autres covoiturages spatiaux ont été effectués, en août. À chaque fois, la place était partagée entre des satellites Starlink et des satellites de clients tiers.
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