Des aurores ont déjà été détectées sur d’autres planètes et d’autres lunes. Mais jamais encore ce phénomène n’avait été trouvé sur une comète. La comète Tchouri (de son nom complet 67P/Tchourioumov-Guérassimenko) possède pourtant sa propre aurore, détectée dans l’ultraviolet, ont rapporté des scientifiques dans la revue Nature Astronomy le 21 septembre 2020.
« Comme les aurores discrètes de la Terre et Mars, cette aurore cométaire est provoquée par l’interaction du vent solaire avec l’environnement local », décrivent les auteurs dans ce texte. Sur Terre, les aurores polaires (boréales sans l’hémisphère nord, australes dans l’hémisphère sud) sont un processus bien connu.
« Au cours du dernier demi-siècle, des émissions aurorales ont été découvertes sur des planètes et des lunes du système solaire. Une aurore est un phénomène universel, accessible aux observations et à l’analyse », écrivent les auteurs de l’étude. On sait que des aurores polaires existent sur Jupiter, Vénus, Uranus ou Neptune, par exemple (le phénomène n’est toutefois pas forcément provoqué de la même façon que celui à l’origine des aurores terrestres). Mais les scientifiques n’avaient jamais obtenu une telle documentation au sujet d’une aurore survenant sur un objet comme une comète.
Ce n’était pas une « lueur du jour »
L’aurore de la comète Tchouri a été découverte grâce aux données de la mission Rosetta, qui s’est achevée en 2016. La mission, menée par l’Agence spatiale européenne, a d’ailleurs posé un atterrisseur, Philae, sur la surface de la comète afin d’analyser sa composition et sa structure. À l’origine, les scientifiques avaient interprété les données comme une sorte de « lueur du jour » (une interaction entre les photons et l’enveloppe gazeuse entourant la comète).
En faisant le lien entre les enregistrements de différents instruments de Rosetta, les chercheurs ont compris que l’émission était une aurore. Ce sont les électrons du vent solaire (un flux de particules électriquement chargées venant du Soleil) qui interagissent avec le gaz émis par la comète, résume la Nasa dans un communiqué. Ce sont les atomes qui résultent de cette interaction qui créent une lumière ultraviolette (invisible à l’œil nu).
La portée de cette découverte ne se limite pas seulement à la connaissance de la comète Tchouri. Étudier cette émission pourrait aider les scientifiques à mieux cerner la façon dont le rayonnement du Soleil influence l’environnement spatial, et ainsi mieux comprendre la météorologie spatiale dans l’ensemble du système solaire.
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