Alors que SpaceX multiplie les missions avec sa fusée Falcon 9, les vols effectués avec le lanceur Falcon Heavy sont encore très rares. On en dénombre que trois depuis 2018, dont deux répondaient à des commandes commerciales — le tout premier tir consistait à une démonstration du fonctionnement de l’engin, avec à bord une Tesla Roadster et « Starman », surnom donné à un mannequin installé à bord.
Le dernier décollage d’une Falcon Heavy remontant au 25 juin 2019, ce qui fait presque 470 jours que la fusée n’a pas été réutilisée. Cela va changer. Comme l’a indiqué SpaceX le 5 octobre, une mission est prévue l’année prochaine. Un premier essai de mise à feu statique a d’ailleurs eu lieu début octobre pour vérifier l’un des deux boosters latéraux qui appuient la propulsion principale du lanceur.
Schématiquement, une fusée Falcon Heavy consiste à utiliser une Falcon 9 complète soutenue par deux autres Falcon 9 dont on ne garde que les moteurs-fusées — en somme, le premier étage de chaque fusée supplémentaire. Cela permet à l’ensemble de développer une poussée bien plus importante, par exemple pour mettre en orbite une charge utile très lourde, que ne pourrait pas transporter une simple Falcon 9.
C’est d’ailleurs ce que l’on peut constater avec la photographie partagée par SpaceX : on voit une Falcon 9 dont la partie supérieure a été retirée. Devenue booster, cette partie sera prochainement dotée d’une coiffe pour lui donner un profil aérodynamique et, plus tard encore, elle sera connectée à la propulsion principale du Falcon Heavy. Ce booster, comme son jumeau, a en outre la faculté de revenir seul sur Terre.
Première mission classifiée pour la Falcon Heavy
La charge utile que devra convoyer la Falcon Heavy sera au profit de la jeune Space Force de l’armée américaine, qui s’occupe désormais des activités militaires dans l’espace. Il est évoqué deux satellites, mais dont les spécifications, les performances et les objectifs sont tenus secrets. Par la même occasion, SpaceX en profiterait aussi pour mettre en orbite deux autres satellites, via un vol partagé.
De fait, il s’agit de la première mission classifiée pour la Falcon Heavy. SpaceX est toutefois rompu à ce type d’exercice : il fournit régulièrement des prestations dans ce domaine à l’armée américaine avec la Falcon 9. Un premier décollage d’un satellite espion a eu lieu au cours du printemps 2017. Depuis, le groupe en a mené d’autres, notamment au profit du GPS, qui sert au positionnement de troupes ou à la navigation de missiles.
Aux dernières nouvelles, datées du 9 septembre et confirmées par un officier général de l’armée américaine, le décollage de la mission USSF-44 est planifié pour le 28 février 2021 — à condition que la crise sanitaire ne contraigne pas SpaceX à réduire à nouveau la voilure d’ici là. Encore 145 jours à attendre, donc. Sauf report, il se sera alors écoulé plus d’un an et huit mois entre deux vols de Falcon Heavy.
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