Où chercher les extraterrestres ? De nombreux scientifiques se penchent sur la question, dans l’espoir de découvrir enfin un signe d’une vie existant en dehors de la Terre. Les annonces qui laissent entrevoir une telle possibilité sont souvent médiatisées, comme la récente découverte de phosphine sur Vénus (qui ne peut pourtant pas constituer une preuve de vie). À ce jour, aucune vie extraterrestre n’a été détectée. L’un des axes de cette recherche est de tenter de repérer ce qu’on appelle des technosignatures. De quoi parle-t-on exactement ?
Technosignatures et biosignatures
Comme on peut le lire sur le site de la Nasa consacré à l’astrobiologie (ou exobiologie, la science qui s’intéresse aux possibilités de l’existence d’une vie dans l’Univers, en dehors de la Terre), les technosignatures sont des « signaux de la présence de civilisations avancées éloignées ». Les technosignatures sont à ce titre un sous-ensemble d’une recherche sur ce que l’on nomme les biosignatures, c’est-à-dire des preuves d’une vie (microbienne, ou pas) qui pourrait peut-être exister quelque part dans l’Univers, par exemple sur des exoplanètes. Certains préfèrent néanmoins considérer les technosignatures comme un ensemble complémentaire des biosignatures, et non comme une sous-catégorie.
Une différence relevée par la Nasa entre les biosignatures et les technosignatures porte sur le fait que l’on pourrait légitimement penser que les deuxièmes seraient détectables loin dans l’espace et dans le temps, car elles auraient pu se propager à travers la galaxie. « Comparées aux biosignatures, les technosignatures pourraient donc être plus omniprésentes, plus évidentes, moins équivoques et détectables à des distances beaucoup plus grandes », résumait la Nasa en 2018.
Quand a-t-on parlé de technosignatures pour la première fois ?
D’après l’agence spatiale, le premier usage du terme « technosignature » en tant que contraction de « signatures technologiques » dans la littérature date de 2007. C’est l’astronome américaine Jill Tarter, connue pour ses travaux sur la recherche d’intelligence extraterrestre et ancienne directrice du centre de recherche SETI, qui l’emploie. « Si nous pouvons trouver des technosignatures — les preuves d’une technologie qui modifie son environnement de manières qui soient détectables — alors nous serons autorisés à déduire l’existence, au moins à un moment donné, de technologues intelligents », écrit-elle alors.
Aujourd’hui, l’acronyme SETI (« Search for Extra-Terrestrial Intelligence », ou « recherche d’intelligence extraterrestre ») est souvent utilisé comme un synonyme pour parler de la recherche de technosignatures. À l’origine, le terme avait pourtant une acception plus large, comme l’explique la Nasa, et évoquait d’autres manières de rechercher la vie intelligente en dehors de la Terre. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, alors que les ovnis commencent à passionner le grand public, les scientifiques ont songé à chercher non seulement des signaux radio non naturels, mais aussi d’autres signes, comme des anomalies dans le ciel nocturne. Reste que cette idée de rechercher des propriétés mesurables, apportant des indices d’une technologie présente ou passée, est souvent associée au nom SETI.
Faudrait-il changer le nom de SETI ?
Jill Tarter a d’ailleurs suggéré en 2018 de placer la notion de technosignatures dans le nom de l’institut SETI. Elle a ainsi proposé de parler plutôt de « recherche de technosignatures ». La scientifique expliquait alors : « SETI n’est pas la recherche de l’intelligence extraterrestre. Nous ne savons pas définir l’intelligence et nous ne savons certainement pas comment la détecter à distance. [SETI] est la recherche de preuves d’une technologie de quelqu’un d’autre. Nous utilisons la technologie comme un intermédiaire vers l’intelligence ».
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