Le coronavirus se transmet lors d’un contact rapproché avec quelqu’un de positif et de contaminant. Mais comment définir un tel contact ? À partir de quelle durée l’exposition devient-elle « à risque » ? Seuls les contacts prolongés sont-ils concernés ? Le 21 octobre 2020, le CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) américain vient de mettre à jour sa définition de « contact rapproché » pour y inclure une notion de répétition des contacts rapprochés, même sur un temps d’exposition très court.
Ce changement est lié à une enquête réalisée par le CDC sur un gardien de prison infecté par le coronavirus après une série de contacts rapprochés, mais très courts, avec des détenus. Jusqu’à maintenant, le CDC utilisait une durée d’exposition de 15 minutes comme seuil de référence pour le contact tracing. Les scientifiques estiment effectivement que le risque d’infection augmente avec la durée d’exposition, puisque la charge virale (la dose de particules infectées que l’on reçoit) joue un rôle dans les risques d’infection : il semblerait que plus on est exposés à une haute charge virale, plus le risque d’être infectés est élevé. Pour l’autorité sanitaire américaine, ce chiffre de 15 minutes reste d’actualité, mais s’y ajoute dorénavant la durée cumulée.
Des interactions répétées de moins d’une minute
Durant l’enquête de contact tracing, le gardien de prison détecté positif au coronavirus déclarait ne pas avoir eu de contact rapproché de 15 minutes avec une personne infectée pendant les 14 jours précédents son test ; et il n’avait pas voyagé non plus durant cette période. L’examen des caméras de surveillance de la prison montre toutefois que l’homme a eu 22 interactions de moins d’une minute avec des détenus contaminés. « Bien que l’évaluation initiale n’ait pas suggéré que l’agent ait été exposé à des contacts étroits, un examen détaillé des séquences vidéo a permis de constater que la durée cumulée des expositions dépassait 15 minutes », relève le CDC.
Cela signifie donc que le contact rapproché n’a pas besoin d’être forcément long s’il est répété. La difficulté de l’enquête du CDC reste qu’il est difficile de savoir si l’accumulation de ces contacts étroits a été à l’origine de l’infection, ou bien si ce fut une seule de ces interactions. Durant certains contacts étroits, qui ont eu lieu par exemple dans la cour ou à l’entrée des cellules, les détenus ne portaient pas de masque. De son côté, le gardien portait un masque, des lunettes, une blouse, et la plupart du temps des gants. Pour le CDC, cela signifie que la fréquence des interactions étroites joue un rôle dans le risque, et que cela doit être pris en compte dans les méthodes de prévention. Le Centre insiste également sur le rôle d’autant plus important du masque.
Le CDC rappelle enfin qu’en plus du temps d’exposition, d’autres facteurs entrent en ligne de compte pour définir un contact étroit à risque, dont la proximité physique, la présence ou non de symptômes chez la personne infectée, la probabilité que la personne infectée produise des aérosols respiratoires, « et les facteurs liés à l’environnement, tels que la ventilation et le nombre de personnes présentes ».
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