Le prélèvement de l’astéroïde Bennu est désormais à l’abri dans la capsule de retour d’échantillon d’OSIRIS-REx. Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2020, la mission est parvenue à toucher Bennu, pour en extraire un échantillon. Objectif : le rapporter sur Terre, afin de l’analyser pour en apprendre davantage sur la formation de notre système solaire. Le retour de l’échantillon doit avoir lieu en septembre 2023, soit 7 ans après le lancement de la sonde.
Afin d’analyser cet échantillon, la Nasa a expliqué le 20 octobre dernier qu’elle est train de construire les installations nécessaires au sein du Centre spatial Lyndon B. Johnson, situé à Houston au Texas. Le laboratoire servira à conserver et examiner le prélèvement, qui doit être manipulé et étudié en prenant des précautions. D’après les données obtenues par OSIRIS-REx, on sait que les roches de Bennu sont très fragiles. De telles installations relèvent de la Division Astromaterials Research and Exploration Science (ARES) de la Nasa, qui hébergent une importante collection de matériaux d’origine spatiale (roches lunaires, particules de vent solaire, météorites, échantillons de comètes).
Des analyses jusqu’au niveau moléculaire
S’il a lieu comme prévu, le retour du prélèvement de Bennu sera historique pour les États-Unis, qui n’ont encore jamais rapporté d’échantillon d’astéroïde sur Terre. Grâce à cet échantillon, les scientifiques pourraient obtenir des informations sur la manière dont le système solaire s’est formé et a évolué. La Nasa soupçonne que sous la surface sombre de Bennu, il pourrait y avoir des roches et éléments chimiques constituant des vestiges de la naissance du système solaire. Les scientifiques veulent aussi voir s’ils pourraient y trouver de l’eau ou des composés organiques, qui pourraient avoir d’éventuelles implications dans des processus comme l’apparition de la vie sur Terre.
Avec OSIRIS-REx, les scientifiques pourraient disposer de 60 grammes d’échantillon de surface de l’astéroïde Bennu (on appelle cela le régolite). L’objectif est de pouvoir étudier le matériau jusqu’au niveau moléculaire, sans l’abimer, explique la Nasa : c’est pourquoi la division ARES doit créer ces nouvelles installations, qui permettront d’effectuer des actions comme le nettoyage ou le stockage.
Une salle blanche dans le désert
Pour préserver l’astéroïde, tout commencera lorsqu’OSIRIS-REx, revenu vers la Terre, larguera la capsule qui doit atterrir dans le désert de l’Utah. Les équipes seront sur place pour travailler dans une salle blanche créée pour l’occasion, au sein d’un hangar à avions, afin de préparer le prélèvement pour sa livraison à Houston. Une fois l’échantillon arrivé dans le Centre spatial Lyndon B. Johnson, les équipes feront les premiers examens pour cataloguer l’échantillon et le préparer. Les premiers scientifiques qui vont l’étudier feront partie de la mission OSIRIS-REX et travailleront sur sa composition chimique et minéralogique. Ensuite, 75 % du prélèvement sera archivé pour que d’autres scientifiques, pas seulement américains, puissent travailler sur ce matériau.
Il est notamment prévu de réaliser des échanges avec la Jaxa, l’agence spatiale japonaise. Une partie de l’échantillon de Bennu lui sera confié, tandis que la Jaxa donnera à la Nasa un morceau de son prélèvement récolté pendant la mission Hayabusa 2, sur l’astéroïde Ryugu. Afin de préparer l’étude de cet autre échantillon, la Nasa est actuellement en train de construire un laboratoire séparé, pour que le prélèvement de Ryugu puisse être analysé à côté des salles destinées à celui de Bennu. Ainsi, certaines infrastructures pourront être mises en commun, comme les systèmes de traitement de l’air environnant, ou le stockage dans de l’azote.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !