Fin octobre 2020, Emmanuel Macron a annoncé l’instauration d’un reconfinement, dans une mouture toutefois moins restrictive que celui du printemps — les écoles, notamment, restent ouvertes. Ce deuxième confinement doit durer, au minimum, jusqu’au 1er décembre. La situation sera régulièrement réévaluée, son niveau de restriction pourra donc évoluer. En ce sens, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé que le confinement pourra être prolongé au-delà du 1er décembre.
Covid-Tracker, site de suivi statistique de la crise sanitaire, a mis en place le 2 novembre un outil interactif dédié au confinement. Il permet de simuler la durée potentielle du confinement, en modulant l’évolution du taux de reproduction du coronavirus.
Le site Covid-Tracker, créé par le data scientist Guillaume Rozier, s’est souvent illustré comme un outil pédagogique utile permettant de se mettre à jour de l’état actuel de l’épidémie de manière chiffrée, mais aussi et surtout de mettre du sens sur ces chiffres. C’est l’un des plus gros problèmes de communication sur l’épidémie : les chiffres obéissent à une mécanique évolutive complexe, plusieurs facteurs sont reliés entre eux, tant et si bien qu’une statistique peut n’avoir aucun sens sans contexte. Cette simulation n’est donc pas là pour être anxiogène, mais au contraire pour permettre de mieux comprendre et mieux s’approprier l’une des mécaniques clés de l’épidémie.
Que montre la simulation ?
Le simulateur se base sur le taux de reproduction effectif. Aussi abrégé Re, ce taux correspond au nombre de personnes contaminées par une seule personne positive au coronavirus (il faut donc qu’il soit inférieur à 1). Le Re est relié au nombre de contacts possibles, et à l’étendue des lieux et situations où ces contacts peuvent avoir lieu. Un confinement entraîne une baisse mathématique du Re, cette configuration limitant les contacts. C’est la raison pour laquelle ce simulateur se base essentiellement sur ce taux de reproduction : à mesure que les contacts baissent, le taux de reproduction baisse aussi, et le nombre de cas positifs quotidiens baissera progressivement à son tour, permettant de réduire la croissance des hospitalisations. C’est un bon indicateur pour l’évolution épidémique et la durée possible du confinement.
L’objectif fixé par le gouvernement est de déconfiner lorsque l’épidémie sera tombée à 5 000 cas positifs par jour. Le simulateur déduit donc une date de déconfinement à partir du nombre de cas quotidiens chaque jour, en fonction de l’évolution du Re. À l’heure actuelle, en cette semaine du 2 novembre, le Re est autour de 1,45, le tableau doit donc démarrer à ce chiffre, jusqu’à tomber autour de 0,7 (qui était le Re lors du déconfinement de mai).
Ensuite, il faut garder à l’esprit que le second confinement, dans son état actuel, est allégé par rapport au premier : de fait, l’étendue des contacts est bien moins limitée que lors du premier confinement. Le Re ne peut pas baisser drastiquement dans un tel contexte. En revanche, il est clair qu’il va mathématiquement baisser, puisque ce taux est sensible aux restrictions. D’après les estimations de Guillaume Rozier, il devrait y avoir une première première baisse un minimum significative entre le 5 et le 10 novembre — une baisse infime semble avoir déjà été enclenchée.
Il faut garder à l’esprit que ce n’est qu’une simulation, et qu’il perdure une part d’incertitude quant à l’efficacité d’un confinement dans un format peu restrictif dont la portée est contestée par nombre d’épidémiologistes. Le problème est notamment celui de l’ouverture des écoles, collèges, lycées. Quoi qu’il en soit, toute simulation réaliste entrée dans cet outil montre qu’aucune évolution crédible du Re ne permettrait de déconfiner au 1er décembre, dans le contexte des restrictions actuellement en vigueur, mais qui pourraient évoluer par la suite.
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