Elle a beau se trouver aujourd’hui à plus de 18,6 milliards de kilomètres, la sonde Voyager 2 est toujours fidèle au poste. C’est ce qu’a pu constater avec satisfaction l’agence spatiale américaine entre fin octobre et début novembre en réussissant à prendre contact avec elle, après plusieurs mois de silence radio. Une interruption volontaire, parce qu’il fallait mettre à jour du matériel sur Terre, mais qui faisait planer une incertitude.
Dans un article de blog publié le 2 novembre, la NASA a donc annoncé la bonne nouvelle : le 29 octobre, les opérateurs en charge de suivre la progression de la sonde ont envoyé une série de commandes, à travers une antenne remise en état et appartenant au réseau Deep Space Network. C’est avec ce réseau que la NASA peut entrer en contact avec ses sondes qui sont envoyées dans le Système solaire.
Peu après, Voyager 2 a renvoyé un signal confirmant la bonne réception de « l’appel » et exécuté sans souci les instructions demandées. En fait, il s’agissait surtout de tester la mise à niveau matérielle au niveau de l’antenne du Deep Space Network, située en Australie (les deux autres sont basées en Espagne et aux USA pour couvrir pratiquement toutes les zones du ciel).
La NASA ne précise pas le temps qu’il a fallu à la liaison pour faire l’aller-retour, mais du fait que les ondes radio se propagent à la vitesse de la lumière dans l’espace, et compte tenu de la distance entre la Terre et Voyager 2, on peut estimer qu’il a fallu un peu moins de 16,7 heures dans un sens et autant dans l’autre pour acheminer les commandes et adresser la réponse.
Une antenne cruciale pour garder contact avec Voyager 2
L’antenne de Canberra est la seule qui soit capable de communiquer avec Voyager 2.En outre, précise la NASA, c’est la seule de l’hémisphère sud qui possède un émetteur suffisamment puissant et qui émet la bonne fréquence pour envoyer des commandes au vaisseau spatial éloigné. Il était prévu ce printemps de mettre hors ligne la station afin de procéder à des réparations et des mises à niveau.
Voyager 2 est aujourd’hui le deuxième objet conçu par l’homme qui est le plus éloigné de la Terre, après Voyager 1, qui lui est à plus de 22,2 milliards de kilomètres de la Terre. Les deux sondes ne sont plus de toute première jeunesse, car elles ont quitté la planète bleue à la fin des années 70. Aujourd’hui, certains de leurs instruments scientifiques sont endommagés ou ont été coupés pour préserver leurs batteries.
Malgré leur extrême éloignement et la grande prudence avec laquelle la NASA les sollicite pour ne pas avoir à trop solliciter leurs réserves d’énergie, Voyager 1 et 2 continuent de fournir des données qui occupent les astronomes. C’était le cas par exemple au moment où Voyager 2 est entrée dans l’espace interstellaire en 2018. Ou bien quand elle a croisé Neptune trente ans plus tôt.
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