L’un des jours les plus déterminants dans l’élection présidentielle américaine rejoint une autre date cruciale : ce 4 novembre 2020, les États-Unis sortent officiellement de l’Accord de Paris. C’était l’une des décisions phares de ce mandat de Donald Trump, une démarche représentative de sa posture climatosceptique, et plus largement de son administration au discours et aux choix contraires à l’expertise scientifique.
De fait, sur l’avenir de l’Accord de Paris, si Donald Trump est officiellement réélu, la situation ne changera pas. En matière environnementale, il pourrait même continuer sur sa lancée, a minima en politique intérieure, puisque son administration entreprend de déréguler la législation limitant la pollution environnementale, en allant régulièrement contre l’avis des experts au sein de l’agence nationale de protection de l’environnement.
À l’échelle internationale, et pour les pays signataires de l’accord, cela aura un impact sur le contexte : il sera évidemment plus compliqué d’atteindre les objectifs fixés, car la dynamique des États-Unis est plutôt compatible avec un réchauffement de +4° au-dessus de l’ère préindustrielle dans les décennies à venir, bien loin des 1,5 à 2° visés. Bien entendu, des actions très fortes des autres pays pourraient équilibrer les objectifs, mais il faudra des actions bien plus fortes étant donné que beaucoup d’États ont des politiques encore insuffisantes.
Les États-Unis représentent en effet le deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. Ce sont 5,15 milliards de tonnes de dioxyde de carbone qui ont été émises par le pays en 2018, ce qui représente plus de 15 % de la totalité mondiale.
Une part d’espoir réside toutefois dans la forme fédérale des États-Unis : certains États peuvent s’engager malgré tout dans des règles et des lois visant à limiter les émissions. C’est également le cas des entreprises, qui peuvent prendre des initiatives en ce sens. Mises bout à bout, de telles actions peuvent progressivement modérer l’impact des États-Unis, jusqu’à une Présidence qui prenne à nouveau ces objectifs en compte.
Que changerait l’arrivée de Joe Biden ?
Joe Biden, de son côté, a intégré dans sa campagne le souhait de revenir au plus tôt dans l’Accord de Paris. Il l’a présenté comme une promesse de campagne et l’une de ses premières actions lorsqu’il serait au pouvoir.
Il y a une bonne nouvelle : dans les faits, oui, ce serait tout à fait possible. « Les États-Unis pourraient à nouveau devenir partie à l’accord de Paris trente jours après avoir officiellement informé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qu’ils souhaitent y adhérer », rappelle la revue Nature. La condition est que les États-Unis devront soumettre aux membres signataires une toute nouvelle promesse de réduction des émissions pour l’objectif 2030.
La mauvaise nouvelle, au sujet de laquelle il faut rester réaliste, c’est qu’une partie du mal est irréparable : la réduction de 26 à 28 % des émissions par rapport aux niveaux de 2005, d’ici 2025, comme prévu par l’administration Obama, apparaît infaisable en l’état avec le délai ajouté par les politiques de Trump. Il ne sera pas possible de revenir en arrière et de remplir les objectifs passés. Il sera toutefois toujours possible d’appliquer des politiques en faveur cette réduction, mais avec de nouveaux objectifs plus tardifs. Joe Biden a annoncé un plan de 2 milliards de dollars pour le climat ; et un plan zéro carbone pour l’horizon 2035. Encore faudra-t-il que le Congrès le suive, bien entendu. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit de promesses de campagne.
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