L’annonce est tombée le 17 novembre. Amazon est désormais en mesure de vendre des médicaments sur ordonnance, via sa nouvelle rubrique appelée Amazon Pharmacy. On y apprend que les clients « peuvent ajouter leurs informations d’assurance » et, dans le cas des abonnés à Prime, bénéficier de grosses réductions : jusqu’à 80 % pour les génériques et 40 % pour les médicaments sous marque.
Amazon Pharmacy n’est toutefois pas lancée dans le monde entier. Si elle est ouverte aux États-Unis, la plateforme n’est pas ouverte à la France, pour une raison très simple : la vente de produit sur ordonnance est interdite quand elle a lieu par Internet. C’est ce que rappelle Sandrine Nail-Billaud, docteure en pharmacie, dans un article consacré à ce sujet.
Il faut en effet que la personne détentrice d’une ordonnance se présente au comptoir d’une pharmacie pour y présenter l’original. C’est « incontournable », explique-t-elle, afin, entre autres, de tamponner le document et effectuer l’opération du tiers payant ou l’édition d’un bordereau de remboursement. Et aussi, indirectement, de se prémunir de la vente de produits contrefaits.
Quels médicaments peuvent être vendus sur Internet ?
Dans le cas des médicaments sans ordonnance, qui sont donc en accès libre et autorisent une automédication, la réglementation est un peu plus souple. Leur vente par Internet est possible depuis 2013, mais uniquement pour les pharmacies — cela met de facto hors jeu les autres commerces en ligne (comme Carrefour ou Amazon) qui auraient souhaité se lancer dans ce business.
Le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens maintient une liste de 720 officines pour savoir qui contacter — elle n’est toutefois pas tout à fait à jour. Ces sites doivent être liés à une véritable pharmacie et détenir l’accord de l’Agence Régionale de Santé. La liste des médicaments en accès direct peut être consultée sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.
Il n’est pas impossible que ce cadre soit un jour retouché. L’ex-Premier ministre Édouard Philippe suggérait ainsi en mars 2019 d’assouplir la vente de médicaments sur le web, afin de créer une dynamique favorable sur les prix, au profit du public. « Les conditions de la vente en ligne de médicament dans notre pays apparaissent trop restrictives », jugeait-il alors. Aucun calendrier n’avait toutefois été présenté.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !