Après la perte du satellite Taranis, cap sur Taranis 2. L’agence spatiale française souhaite que soit étudiée une nouvelle mission consacrée aux étranges phénomènes flashs lumineux au-dessus des orages.

Sept fois à terre, huit fois debout, dit un proverbe japonais. La perte du satellite français Taranis, dans la nuit du 16 au 17 novembre, est évidemment un coup dur pour la recherche scientifique et pour l’industrie aérospatiale européenne. Mais une fois passé le temps des lamentations, quelles suites faut-il donner à ce programme spatial ? Sans doute une nouvelle chance.

C’est en tout cas dans cette direction que le Centre national d’études spatiales (CNES) entend aller. Dans un communiqué paru le 20 novembre, le président de l’agence spatiale française, Jean-Yves Le Gall, a demandé à toutes les parties prenantes — scientifiques comme ingénieurs — de plancher sur une mission Taranis 2. Un dossier doit être produit fin janvier 2021, après un point d’étape mi-décembre.

La mission Taranis est morte. Taranis 2 vivra-t-elle ?

Le CNES est désireux qu’une suite soit donnée à la mission Taranis, compte tenu de son « intérêt scientifique », qui « couvre un domaine encore très peu exploré ». En effet, il devait au cours des quatre prochaines années éclairer sur certains phénomènes physiques liés aux orages — c’est d’ailleurs pour cela que le satellite avait été baptisé Taranis, en référence à la divinité celte du ciel, de la foudre et du tonnerre.

À un peu moins de 700 km d’altitude, Taranis était censé rechercher des phénomènes très haut dans le ciel à quelques dizaines de kilomètres au-dessus des orages, voire plus haut encore. Précisément, ce sont les phénomènes lumineux transitoires  et les flashs gamma terrestres qui étaient au cœur des préoccupations de Taranis — leur découverte est récente, à peine une vingtaine d’années.

orage tonnerre éclair flash jets

Au-dessus de l’orage, de mystérieux jets de couleur rouge sont visibles. C’est ce qui intéresse Taranis. // Source : Dimitris Sagiakos

Pour cela, le satellite était lourdement équipé. Ses instruments scientifiques incluaient des caméras, des photomètres, des détecteurs de rayons X et gamma, d’électrons de haute énergie, mais aussi des senseurs électromagnétiques, et des antennes de mesure du champ électrique basse et haute fréquence. Bref, tout l’attirail pour assister au mystérieux spectacle de ces flashs en très haute altitude.

Autant d’équipements qu’il faudra reconstruire, abandonner ou adapter. C’est l’un des buts des travaux exploratoires pour Taranis 2. Dans le cadre de la réévaluation des besoins scientifiques, faut-il adapter ou abandonner des pans du programme ? Quels instruments et équipements peuvent être réutilisés ? Quels sont ceux qu’il faut redévelopper ? Enfin, comment faire vite, sans dérive des coûts ?

Rendez-vous en janvier 2021 pour avoir les réponses à ces questions.

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