Un an après avoir présenté sa première mission de nettoyage de l’espace, l’Agence spatiale européenne avance en signant un contrat de 86 millions pour une mission en 2025.

C’était il y a un an. L’Agence spatiale européenne présentait la mission ClearSpace-1, qui consiste à réussir à retirer un débris en orbite autour de la Terre. Pour cela, elle s’associait avec la startup suisse ClearSpace. Un an plus tard, le partenariat entre l’ESA et ClearSpace s’est affermi avec l’annonce de la signature, le 26 novembre, d’un contrat de 86 millions d’euros pour concevoir ce service d’un nouveau genre.

ClearSpace a été fondée par des membres de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. Elle a été retenue à l’issue d’un appel d’offres. ClearSpace ne travaillera pas seule : elle sera à la tête d’une équipe industrielle avec des contributions venant d’autres États européens. Outre la Suisse, sont cités l’Allemagne, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suède.

Le déroulement de la mission ClearSpace-1. // Source : 2019 ClearSpace (photo recadrée)

Le déroulement de la mission ClearSpace-1.

Source : 2019 ClearSpace (photo recadrée)

Des débris de toute taille en orbite autour de la Terre

ClearSpace-1 est un projet à l’horizon encore lointain. La mission ne se déroulera qu’en 2025, selon le calendrier actuellement proposé par l’Agence spatiale européenne. En revanche, sa cible est déjà connue : il s’agira de l’étage supérieur d’une fusée légère Vega, qui a été utilisée en 2013 lors du deuxième vol de cette gamme de lanceur. Il s’agissait alors de mettre en orbite le satellite européen Proba-V.

Plus exactement, la cible de ClearSpace-1 est un élément de l’étage supérieur, Vespa. Il s’agit d’un adaptateur permettant des lancements doubles avec diverses combinaisons selon les charges utiles à transporter. Cette structure, précise l’ESA, pèse 112 kg et offre des dimensions proches d’un petit satellite, ainsi qu’une forme simple, ce qui constitue un bon premier galop d’essai.

L’accumulation d’épaves de diverses tailles est un problème pour l’avenir des activités spatiales. « Avec une moyenne aujourd’hui de près de cent lancements annuels, et avec les désintégrations qui continuent de se produire à un taux historique moyen de quatre à cinq par an, le nombre de débris spatiaux va continuer d’augmenter régulièrement », prévient l’Agence spatiale européenne.

Les stratégies de nettoyage de l’orbite deviennent indispensables. En août 2019, l’agence avait produit une animation représentant le nombre de débris qui se trouvent autour de la planète. Selon ses estimations, il y a 5 400 objets de plus d’un mètre, 34 000 objets de plus de 10 cm (parmi lesquels il y a seulement 2 000 satellites actifs), 900 000 objets de plus d’un cm et 130 millions de détritus de plus d’un mm.

La distribution des débris spatiaux autour de la Terre. // Source : ESA

La distribution des débris spatiaux autour de la Terre.

Source : ESA

« En près de 60 ans d’activités spatiales, plus de 5 550 lancements ont entrainé le suivi de 42 000 objets en orbite, dont environ 23 000 sont encore dans l’espace et font l’objet d’un suivi régulier », précise encore l’Agence spatiale européenne. Ils constituent une menace pour les satellites qui gravitent autour de la Terre, mais aussi pour les astronautes qui sont régulièrement en mission.

Pour nettoyer l’orbite terrestre basse, l’idée est de récupérer les épaves les plus grosses, en les précipitant vers la Terre pour qu’elles brûlent lors de leur rentrée atmosphérique, ou, au pire, terminent leur course dans l’océan. À terme, le programme ClearSky pourrait donner lieu à des missions plus ambitieuses, par exemple en désorbitant des objets volumineux ou plusieurs de plus petite taille.

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