Le module de remontée de Chang’e 5 a bien décollé de la surface de la Lune, a confirmé l’Ambassade de Chine en France le 4 décembre 2020 sur Twitter. Une prochaine étape délicate pour la mission devrait être le rendez-vous spatial du module avec l’orbiteur, qui doit donner lieu à un amarrage délicat.
Dans un communiqué publié le 2 décembre, l’Administration spatiale nationale chinoise avait confirmé que l’atterrisseur était bien en train de mener ses opérations à la surface de la Lune. La précieuse cargaison est désormais lancée. La prochaine étape est normalement prévue pour le samedi 5 décembre, lorsque le module de remontée devrait s’amarrer à l’étage de service aux alentours de 22h40 (date et horaire qui restent à confirmer). L’objectif est ainsi de transférer les échantillons lunaires dans le module, puis de s’en séparer.
Une manœuvre automatisée
Le rendez-vous en orbite lunaire devrait être une étape assez délicate. L’amarrage en orbite lunaire doit être réalisé de façon automatisée. Pour que l’amarrage puisse se faire dans de bonnes conditions, l’orbiteur doit au préalable avoir largué un adaptateur, qui servait auparavant à faire le lien avec l’atterrisseur. Sans cela, pas d’amarrage possible. Ce tweet publié le 26 novembre par le journaliste Andrew Jones, correspondant pour SpaceNews et qui commente depuis le début le déroulement de la mission, contient un aperçu du système qui permet d’amarrer le module de remontée, à l’aide de sorte de « griffes ».
La manœuvre est délicate, déjà parce qu’elle doit être menée en orbite lunaire. Comme l’explique Space.com, elle doit obligatoirement être automatisée, car le délai de communication est trop long, sur les 380 000 kilomètres qui séparent la Lune de la Terre. L’ensemble de la phase d’amarrage devrait prendre un peu plus de 3 heures. S’il a bien lieu, cet amarrage sans aucun pilote en orbite lunaire sera une première dans l’histoire de l’exploration spatiale, comme prend soin de le souligner l’agence de presse chinoise officielle Xinhua. Il faut aussi souligner la différence de poids notable entre l’orbiteur (plus de 2 tonnes) et le module de remontée (quelques centaines de kilos).
Si l’amarrage réussit, les échantillons collectés sur la Lune pourront être déposés dans la capsule de retour. Le module de remontée sera largué. Pour l’orbiteur, il faudra certainement encore attendre plusieurs jours en orbite lunaire avant de s’éjecter pour revenir vers la Terre.
Avec cette mission ambitieuse, la Chine espère rejoindre les États-Unis et l’ancienne URSS au rang des pays qui sont parvenus à atterrir sur la Lune, en collecter des échantillons et les ramener sur la Terre. Mais un défi encore plus grand attend la Chine à l’horizon 2023/2024 : dans le cadre de la mission Chang’e 6, le pays entend faire de même (récupérer des échantillons), mais cette fois sur la face cachée de la Lune. Les États-Unis et l’URSS ne s’y sont jamais risqués.
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