L’Administration spatiale nationale chinoise a confirmé que la manœuvre d’amarrage automatisée s’est passée comme prévu dans sa mission Chang’e 5. Des images du raccordement entre l’orbiteur et le module de remontée ont été diffusées.

Jamais la Chine n’avait encore tenté un rendez-vous en orbite lunaire : c’est désormais chose faite. La manœuvre d’amarrage de la mission Chang’e 5 a eu lieu comme prévu, a confirmé l’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) dans un communiqué le 7 décembre 2020. Le module de remontée de 400 kilogrammes s’est bien raccordé à l’orbiteur de 2,3 tonnes, lui transférant sa précieuse cargaison d’échantillons lunaires, annonce la CNSA.

Plusieurs vidéos de cet impressionnant raccordement entre le module de remontée et le vaisseau resté en orbite ont été partagées sur les réseaux sociaux — pour le moment, la CNSA n’a, semble-t-il, pas mis en ligne d’autre vidéo plus officielle. Comme le précise le physicien et planétologue Thomas Appéré, enseignant au lycée Saint-Paul de Vannes et qui commente régulièrement la mission Chang’e 5 sur Twitter, on peut observer le transfert des échantillons lunaires à partir de 1 minute et 43 secondes, et la fermeture du sas à la 3e minute de la vidéo (dans le tweet ci-dessous).

https://twitter.com/LaunchStuff/status/1335437600912515074

La dernière manœuvre semblable en orbite lunaire, c’était en 1972

L’étape de l’amarrage était une manœuvre délicate dans la mission Chang’e 5. Comme le montre cette vidéo, le système est équipé de sorte de « griffes » pour attraper le module de remontée. La différence de poids entre les deux éléments rendait l’amarrage particulièrement complexe. Selon l’Administration spatiale nationale chinoise, le contenant scellé qui renferme 2 kilogrammes d’échantillons lunaires a bien été transféré dans l’orbiteur.

Ce n’est pas la première fois que deux composants doivent s’amarrer l’un à l’autre en orbite autour de la Lune. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en 1972 lors de la mission Apollo 17 (la dernière de ce programme spatial). La procédure avait alors été effectuée sous le contrôle des astronautes. Ici, le rendez-vous spatial a été organisé entièrement de façon automatisée, ce qui est une première en orbite lunaire.

Vue d'artiste de la mission Chang'e 5. // Source : Capture d'écran YouTube CGTN

Vue d'artiste de la mission Chang'e 5.

Source : Capture d'écran YouTube CGTN

Pour réussir cette étape, la CNSA comptait sur un dispositif en particulier : un radar micro-ondes, installé sur l’orbiteur. C’est lui qui était chargé de mesurer la distance qui séparait l’orbiteur du module de remontée. Grâce à cet équipement, les deux parties du vaisseau ont pu ajuster leur position.

Quelques heures après l’amarrage, le module de remontée a pu être largué. L’orbiteur doit rester plusieurs jours autour de la Lune, avant d’entamer son voyage de retour vers la Terre. Le retour de la capsule contenant les échantillons doit avoir lieu au nord de la Chine à la mi-décembre. Si tout se passe comme prévu, c’est-à-dire si Chang’e 5 parvient à rapporter les échantillons à la surface de la Terre sans dommages, la Chine deviendra le troisième pays à récupérer des échantillons collectés sur la Lune, après les États-Unis et l’ancienne URSS.

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