Le 12 décembre 2020 marquait les cinq ans de l’accord de Paris sur le climat. La bonne nouvelle, c’est qu’à la faveur de la présidence de Joe Biden, les États-Unis vont revenir dans le combat contre le dérèglement climatique. Mais la mauvaise, c’est que les efforts entrepris jusqu’à présent, s’ils ne sont pas nuls, restent insuffisants par rapport à l’ampleur des enjeux environnementaux.
Si certains secteurs sont plus critiques que d’autres dans le combat contre la hausse des températures, comme l’élevage, le textile ou le transport, les actions y compris à plus petite échelle comptent. C’est tout le sens d’un nouveau simulateur d’empreinte carbone, qui a été lancé le 13 décembre 2020 par l’Agence de la transition écologique (ex-ADEME), qui est rattaché au ministère de l’Écologie.
L’Agence, qui avait déjà lancé cet été un calculateur d’impact écologique de ses trajets, revient cette fois avec un outil plus abouti, Nos Gestes Climat, car il intègre d’autres sujets, comme l’alimentation, le numérique ou encore le logement. Les internautes peuvent ainsi jauger leur bilan climatique personnel et, plus intéressant encore, découvrir des actions qu’il est possible de mener selon les réponses données.
Évaluer son impact environnemental
Il est estimé qu’un Français émet en moyenne entre 8 et 11 tonnes de CO₂e (équivalent en dioxyde de carbone) par an — les statistiques divergent sur ce point : le simulateur affiche 11 tonnes, mais une publication de mai 2020 sur le blog de l’Agence avance plutôt 8 tonnes, pour 2018, en se basant sur les informations du ministère. Quoiqu’il en soit, c’est trop par rapport à l’objectif de 2 tonnes de CO₂e pour 2032.
Après un rapide essai du simulateur, on se rend compte que notre empreinte carbone est de 5 tonnes de CO₂e et que l’alimentation est le poste qui a la plus forte incidence –car notre régime alimentaire n’a pas coupé les ponts avec la viande, alors que la production d’un kilogramme de viande nécessite énormément d’eau pour élever les animaux en prévision de leur futur abattage.
Pour que la bascule à 2 tonnes de CO₂e soit réaliste en 2032, l’idée n’est pas de ne rien faire jusqu’en 2031 et de s’y mettre l’année suivante, de façon brutale. L’Ademe suggère de lisser l’effort sur plusieurs années. Pour y parvenir, il faut chaque année effectuer un petit effort, tout en conservant ceux des années précédentes. Et plus on s’y prend tôt, moins la trajectoire à respecter sera pentue.
L’Agence de la transition écologique met à disposition sa méthodologie et son modèle de calcul pour chaque catégorie. Elle précise au passage que son travail se base sur le modèle MicMac des associations Avenir Climatique et TaCa. Le développement du site est assuré par une équipe de beta.gouv.fr. C’est l’Agence de la transition écologique qui a la charge du financement, en partenariat avec l’Association Bilan Carbone.
Passer à l’action
C’est là que l’option « passer à l’action » peut-être une boussole utile. Elle donne à l’internaute des pistes à suivre pour agir. Par exemple, en réduisant le chauffage d’un degré, la baisse est estimée à -3.8 kg de CO₂e par an. Pratiquer le télétravail induit une baisse d’environ -163.6 kg de CO₂e par an. Consommer deux fois moins de viande permet de diminuer de -409.8 kg de CO₂e par an.
Certains changements seront faciles à mettre en œuvre. D’autres évolutions suggérées par le simulateur requerront aussi des efforts considérables. Cependant, certains évènements inattendus ou programmés peuvent jouer le rôle de puissant accélérateur. On l’a vu avec le coronavirus, qui a développé d’un coup le télétravail en France. On le voit aussi avec l’arrêt programmé de la vente des voitures thermiques en 2040.
En mai, l’Agence de la transition écologique estimait qu’il faudrait viser une baisse de 320 kg de CO₂e par an pour tenir le calendrier, tout en répartissant l’effort sur une quinzaine d’années. Dans son billet de blog, elle donnait alors un exemple de trajectoire à suivre pour que cela soit supportable, en prenant un scénario mêlant des décisions que quiconque peut prendre dans sa vie quotidienne.
- À partir de 2020, je fais 1 000 km de moins en voiture (ou covoiture 5 km par jour) ;
- À partir de 2021, je renonce à mon vol annuel vers la Croatie (mais pas à mes vacances : il est possible d’y aller en train via Paris-Venise de nuit) ;
- En 2022, j’enlève définitivement de ma liste de courses 2 steaks de bœuf par semaine, si c’était toujours le cas ;
- À partir de 2023, je baisse la température de chez moi de 1° (et j’achète un magnifique pull en laine qui va durer 10 ans ou plus) ;
- En 2024, je divise définitivement par 3 ma consommation d’alcool, si j’en buvais (ou je me limite aux bières locales servies en pression) ;
- En 2025, je ne renouvelle pas mon ordinateur portable (je peux en acheter un d’occasion et le garder 5 ans ou plus) ;
- etc.
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