L’année 2020 se termine au moins avec une bonne nouvelle : la campagne vaccinale contre le coronavirus SARS-CoV-2 a commencé dans plusieurs pays, dont la France. En revanche, ce regain d’espoir a été quelque peu atténué par l’apparition d’une nouvelle variante du coronavirus, appelée VUI 202012/01 (ou VOC 202012/01 voire B.1.1.7 selon les publications). Celle-ci est causée par plusieurs mutations.
Les mutations sont courantes pour un virus. Le coronavirus SARS-CoV-2 a connu plus de 10 000 mutations ces derniers mois, mais aucune n’a vraiment eu de conséquence significative. En revanche, la variante VUI 202012/01 a davantage inquiété la communauté scientifique lors de son apparition. Deux mutations comprises dans cette version du coronavirus ont un impact sur la protéine Spike. C’est par cette protéine que le virus s’attache aux cellules humaines.
Cela conduit à deux risques notables, sur lesquels, cependant, aucune conclusion parfaitement définitive n’est possible aujourd’hui, puisque les études sont en cours.
- Le premier : un accroissement de la transmissibilité. D’après des travaux préliminaires, menés notamment par le NERVTAG (New and Emerging Respiratory Virus Threats Advisory Group), le taux de reproduction du coronavirus pourrait être augmenté entre 0,39 et 0,93.
- Autre risque : un impact sur l’immunité, notamment celle conférée par les vaccins puisque ces derniers ciblent la protéine Spike, qui a donc évolué dans cette variante.
La variante ne devrait pas avoir d’impact sur les vaccins
Le risque d’une inefficacité du vaccin de Pfizer/BioNTech, le premier à être distribué dans plusieurs pays, ne semble pas se poser. Il en va de même pour les autres vaccins tels que celui de Moderna ou d’AstraZeneca. D’après de premières analyses, la variante ne résiste pas à la réponse immunitaire produite par ces vaccins qui ciblent la protéine Spike, car même si celle-ci a muté, ces vaccins visent des régions variées de la protéine. Il reste possible que la variante diminue l’efficacité du vaccin dans le temps — ce qui ne peut pas pour autant être affirmé.
Les laboratoires travaillent actuellement à tester la réaction de leurs substances contre VUI 202012/01. L’entreprise AstraZeneca a annoncé être confiante quant à la capacité de leur vaccin à produire une réponse immunitaire similairement efficace pour cette variante. De son côté, Moderna rappelle que son vaccin basé sur l’ARN messager repose sur l’intégralité de la protéine Spike : celle-ci est composée de 1 273 acides aminés, quand la variante comporte qu’une petite dizaine de changements. Ayant déjà testé son produit contre d’autres variantes, Moderna estime qu’il est assez certain que le vaccin sera efficace avec toutes les souches.
Du côté de Pfizer, l’entreprise a apporté le même niveau de confiance que ces deux entreprises, tout en ajoutant être capable de produire au besoin une nouvelle version du vaccin, adapté à la variante du coronavirus, en six semaines. Ce délai n’est pas déraisonnable, car une fois le code génétique d’un virus synthétisé, un vaccin basé sur l’ARN messager est assez simple à concevoir.
La variante apparue au Royaume-Uni doit encore fait l’objet de nombreuses investigations sérieuses afin que ses implications dans l’épidémie soient pleinement comprises (depuis quand elle existe, impact concret sur la transmissibilité…). Pour autant, la plupart des éléments concrets disponibles aujourd’hui montrent que cette variante n’est pas inquiétante vis-à-vis des vaccins. Rappelons par ailleurs que plus un virus circule, plus il mute. Son évolution est favorisée par une dynamique très active d’hôtes en hôtes. De fait, plus vite les stratégies de vaccination seront rapides et efficaces, plus vite les risques posés par d’éventuelles variantes seront grandement limités.
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