En Allemagne et en France, la stratégie n’épouse pas les mêmes phases. Il y a donc une différence importante dans la méthode de vaccination : l’Allemagne dispose de vaccinodromes.

Face aux inquiétudes sur les lents débuts dans la stratégie vaccinale française pour lutter contre la pandémie, le ministre de la Santé Olivier Véran avait essayé de rassurer, mardi 29 décembre 2020. « Nous aurons les mêmes résultats que les Allemands », assurait-il, avant de préciser qu’« ils ont mis en place des grands vaccinodromes. Nous avons choisi de nous appuyer sur les médecins et les professionnels de santé : ça prend un peu plus de temps au démarrage ».

En ce début janvier 2021, le gouvernement a finalement annoncé une accélération de la stratégie. Les professionnels de santé de plus de 50 ans sont maintenant éligibles à la première phase de vaccination. Malgré tout, le processus est bien différents que chez certains voisins. Que sont ces vaccinodromes évoqués par Olivier Véran, et pourquoi n’existent-ils pas encore en France ?

440 centres en Allemagne

D’après le journal allemand Süddeutsche Zeitung, l’Allemagne doit compter à l’heure actuelle pas moins de 440 centres de vaccination répartis sur tout le territoire, par länder. « Des dizaines de millions de personnes » devraient s’y faire vacciner dans les semaines à venir, dans une campagne qui a commencé le dimanche 27 décembre — 230 000 personnes avaient été vaccinées au 2 janvier 2021.

Ces centres sont des lieux de vaccination généralement installés dans de grands gymnases, entièrement réaménagés pour cet objectif avec de grandes allées et des petits espaces isolés pour l’injection. Les doses y sont acheminées depuis les stocks, puis elles sont préparées sur place, notamment par des employés de la Croix Rouge. Certains centres ont une capacité théorique de 5 000 injections / par jour — ce n’est pas autant qu’il y a autant de vaccinations chaque jour, certains centres ont dû fermer lors de la semaine du Nouvel An faute de patients suffisants en nombre.

Certains candidats-vaccins sont prometteurs. // Source : Via Flickr/CC/Marco Verch (photo recadrée)

Certains candidats-vaccins sont prometteurs.

Source : Via Flickr/CC/Marco Verch (photo recadrée)

En France, Olivier Véran a annoncé que début février, des « centres de vaccination » seront mis en place dans les villes « pour commencer à vacciner les personnes âgées de 75 ans et plus, puis les 65 ans et plus, etc ». Cela restera cependant, a priori, très différent des vaccinodromes allemands, car même avec une accélération du processus, la France conserve sa stratégie en fragmentant par phases les publics concernés par le vaccin. Dès la première phase démarrée le dimanche 27 décembre, l’Allemagne cherche à vacciner les personnes âgées, les personnels soignants et les personnes atteintes de pathologies à risque. C’est la raison pour laquelle ces vastes vaccinodromes ont été mis en place : faire face à une vaccination massive. Aux États-Unis, ce sont même des drive-in qui ont été instaurés.

En France, la stratégie qui perdure aujourd’hui est de faire reposer le choix de la vaccination sur une consultation en cabinet médical, avec un décalage entre ce rendez-vous, le recueil du consentement puis l’injection de la première dose. Dans l’immédiat, ces vastes centres accueillant une population quasi-générale ne pourraient donc pas être à l’ordre du jour, ou à moindre ampleur lors de la prochaine phase. Certains élus les réclament toutefois, comme à Poissy où le maire a transformé la salle des fêtes en centre de dépistage, et souhaite y inclure dorénavant les vaccins.

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