En plus de rejoindre à nouveau l’Accord de Paris, Joe Biden avait émis plusieurs promesses de campagne liées à la science et l’environnement. Les débuts du mandat sont prometteurs, mais la suite du parcours ne devrait pas être facile.

« Nous revenons dans l’Accord de Paris sur le climat », a tweeté Joe Biden, au premier jour de son mandat, le 20 janvier 2021. Ce retour immédiat était une promesse de campagne. En matière d’environnement, ce n’est toutefois pas la seule. Le camp Biden avait mis en avant un certain nombre de mesures que son administration prendrait pour réhabiliter la place de la science dans le pays.

Ce qui s’applique déjà

La promesse de rejoindre à nouveau l’Accord de Paris a sans conteste été officialisée par Joe Biden. En 2015, les États-Unis s’étaient engagés à réduire jusqu’à 28 % leurs émissions polluantes d’ici 2025. La non-application de l’accord sous l’administration Trump peut compromettre cet engagement tel qu’il avait été défini, peut-être sera-t-il donc réévalué différemment, si ce n’est avec un objectif plus ambitieux.

Joe Biden. // Source : Wikimedia

Joe Biden.

Source : Wikimedia

Autre promesse de campagne tenue immédiatement, le jour de son inauguration : l’annulation du projet Keystone XL. Joe Biden a signé un décret bloquant ce projet d’oléoduc, rejeté par Obama puis validé par Trump. Si Keystone XL avait vu le jour, quelques 830.000 barils de pétrole transiteraient entre l’Alberta (Canada) et les raffineries américaines situées dans le Golfe du Mexique. Les travaux sont désormais stoppés.

La place de la science au sein de l’administration Biden est également un changement notable. Au-delà du changement de philosophie dans l’approche, il y a une nouveauté historique pour le pays. En annonçant la nomination du Dr. Eric Lander comme conseiller scientifique, le nouveau président américain l’a aussi nommé chef de l’Office of Science and Technology Policy (bureau des politiques scientifiques et technologiques). Cela signifie que, pour la première fois, un cabinet gouvernemental est entièrement dédié à la science et aux technologies. « Il était temps. Cela aurait dû se produire il y a 150 ans », a réagi l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson.

Les défis et promesses à surveiller

Une part des actions de l’administration Joe Biden relève d’un futur défi constant à l’échelle du mandat. Il s’agit notamment de reconstruire la législation environnementale, telle que les politiques antipollution détricotées par Donald Trump. Comme le relate le New York Times, Joe Biden a demandé aux agences fédérales d’étudier dès maintenant toutes les décisions de l’administration Trump « qui ont été préjudiciables à la santé publique, dommageables pour l’environnement, ne reposant pas sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles ou bien non conformes à l’intérêt national ».

La plupart des rétropédalages dans les politiques environnementales devront passer par la voie législative, au travers du Congrès. Il s’agira par exemple de rétablir les réglementations, annulées par Trump, destinées à limiter les émissions de gaz à effet de serre produites par les pots d’échappement ; ou les émissions de méthane des puits de pétrole/gaz. De même, l’administration Biden dit vouloir rétablir de meilleures normes d’efficacité énergétique pour les appareils électriques, ainsi que pour les bâtiments.

Par ailleurs, si l’administration Trump a terminé son mandat avec la mise aux enchères de parcelles protégées de l’Arctique pour des droits de forage, Joe Biden avait indiqué sa volonté d’interdire la fracturation hydraulique sur les terres publiques. Une telle législation empêcherait à ces enchères de conduire à l’installation effective de puits pétroliers et gaziers.

Le plan de Joe Biden pour le climat représente au total la promesse d’un investissement de 2 000 milliards de dollars en faveur de réglementations visant, principalement, à atteindre son objectif d’une production énergétique neutre en carbone d’ici 2035. Pour mettre en place une telle conversion, Biden a évoqué des politiques de mise en place de réseaux électriques intelligents, une favorisation des transports en commun ainsi qu’une prime aux véhicules à faible émission.

Certaines promesses sont d’ores et déjà tenues — le retour dans l’Accord de Paris n’est pas des moindres, d’autant qu’il y a là une dimension symbolique qui pourrait favoriser l’efficacité internationale de cet accord. La situation au jour 1 apparaît encourageante pour la place de l’environnement et de la science aux États-Unis. Mais pour les autres promesses de campagne, en politique intérieure notamment, la route sera plus complexe et se traduira par un travail législatif de longue haleine.

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