Bis repetita pour Starship. Mardi 2 février avait lieu un nouveau test du prototype de la future fusée de SpaceX. Il s’agissait du neuvième exemplaire de l’engin (SN9, pour Serial Number 9) à être ainsi éprouvé. Le but ? Effectuer un « bond » en haute altitude, exécuter des manœuvres complexes, tester une séquence d’allumage et d’extinction des moteurs, puis revenir en douceur sur la terre ferme.
Il s’agissait, en somme, de reproduire le test du SN8, survenu le 9 décembre, mais avec l’espoir d’un final différent. En effet, avec le SN8, tout s’était très bien passé, sauf à l’atterrissage : un problème de pression dans un réservoir l’a empêché d’avoir une poussée suffisante pour décélérer suffisamment au moment du retour. Résultat : une arrivée trop rapide au sol, causant la destruction du SN8.
L’un des moteurs ne s’est pas rallumé
Malheureusement, SpaceX n’a pas réussi à écrire une fin différente avec SN9. Ou plus exactement, si, mais pas celle que l’entreprise américaine espérait. Car là encore, le SN9 a fini sa carrière dans une immense boule de feu. Sauf que cette fois, le problème qui a causé la destruction du prototype n’est pas un souci de pression, mais un incident moteur : l’un des trois utilisés lors du test ne s’est pas rallumé.
« Pendant la manœuvre de basculement à l’atterrissage, un des moteurs du Raptor ne s’est pas rallumé et a fait atterrir le SN9 à grande vitesse et a subi un RUD », explique SpaceX. Un RUD, acronyme de Rapid Unscheduled Disassembly, ou Rapid Unplanned Disassembly, qu’on traduit par Démontage rapide et non planifié, ou Démontage rapide et imprévu, c’est un terme élégant et un euphémisme pour dire que ça a explosé.
Pour qui a suivi en direct le vol du 2 février, qui a duré en tout environ un quart d’heure, l’issue fatale du SN9 pouvait être anticipée juste avant en constatant que le prototype était bien trop penché et arrivait beaucoup trop vite sur son site d’atterrissage pour que ça se passe bien. Impossible dans ces conditions de se poser en douceur et correctement sur son train d’atterrissage.
Comme pour le SN8, c’est sans doute cette conclusion dans une gerbe de feu que l’on va retenir du test SN9. Pourtant, il faut néanmoins observer que toutes les précédentes autres étapes se sont manifestement bien déroulées : l’ascension jusqu’à une dizaine de kilomètres en altitude, l’extinction programmée et séquentielle des moteurs, la bascule sur le flanc et son retour sur le pas de tir.
« Le SN9 était propulsé pendant la montée par trois moteurs Raptor, chacun s’arrêtant en séquence avant que le véhicule n’atteigne son apogée », commente SpaceX. « Le SN9 a effectué avec succès une transition de propulsion vers les réservoirs internes du collecteur, qui contiennent le propergol d’atterrissage, avant de se réorienter pour une rentrée et une descente aérodynamique contrôlée », ajoute la société.
Pour SpaceX désormais se pose la question de savoir comment surmonter l’obstacle de l’atterrissage, qui est de toute évidence sa faiblesse actuelle avec le prototype Starship. Le modèle SN10 sera le prochain à tenter sa chance. D’autres tests sont attendus en 2021. Et si tout se passe bien, il est possible qu’un vol inaugural du Starship survienne dès le mois de novembre. Sauf si les crashs persistent.
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