Les essais cliniques de phase 3 pour les vaccins de Pfizer et Moderna avaient conclu à d’excellents taux d’efficacité, allant jusqu’à plus de 90 %. Pour le vaccin d’AstraZeneca/Oxford, ce taux reste très bon, autour de 70 %, même si les données sont encore parcellaires pour les plus de 65 ans. Il perdure en revanche une inconnue importante : à quel point ces vaccins réduisent la transmission du coronavirus. Les personnes vaccinées pourraient être potentiellement des porteuses asymptomatiques, ne développant pas la maladie mais pouvant la transmettre à des personnes non encore vaccinées.
Les chercheurs d’Oxford viennent de mettre en ligne de premiers résultats — et les seuls pour l’instant — sur l’impact de ce vaccin sur la transmission. Le papier de recherche est diffusé en preprint : il n’est pas encore publié dans une revue scientifique, et il n’a donc pas été relu et validé par un comité indépendant. Cette étude a d’ailleurs été conduite par des chercheurs d’Oxford : or, le vaccin d’AstraZeneca est conçu avec Oxford. Un regard extérieur est donc scientifiquement important.
Ce n’est pas pour autant que les résultats présentés ne sont pas pertinents ou fiables : il faut simplement rester prudent d’ici à ce que le papier soit publié dans une revue scientifique.
Que montrent les résultats ?
Première conclusion du preprint: le vaccin d’AstraZeneca réduirait bel et bien les risques de développements de formes sévères de la maladie Covid-19. Aucune des personnes vaccinées, sur un échantillon de plus de 17 000 personnes, n’a été hospitalisée, même en cas d’infection. Concernant justement les infections, les taux d’efficacité établis par cette nouvelle étude sont très bons :
- Le vaccin serait déjà très efficace dès la première dose, avec une efficacité de 76 %.
- Après une deuxième dose, l’efficacité serait encore rehaussée à 82 %.
Deuxième conclusion : les risques de transmission du coronavirus chutent de deux tiers en présence de ce vaccin. Pour leur étude, les chercheurs de l’université d’Oxford ont en effet testé par PCR, chaque semaine, les participants vaccinés afin de relever ou non la présence du coronavirus. En clair, il s’agissait de déterminer la proportion de cas asymptomatiques, car ces derniers peuvent transmettre le virus sans tomber malade.
Résultat, l’étude en conclut que le vaccin d’AstraZeneca a réduit de 67 % la transmission du coronavirus SARS-CoV-2, à l’échelle des 17 000 volontaires participants à cette étude. Les auteurs en concluent que le vaccin « pourrait avoir un impact substantiel sur la transmission en réduisant le nombre de personnes infectées dans la population ».
Ces chiffres doivent être confirmés lors d’une publication dans une revue scientifique, tout comme les résultats doivent être mis à l’épreuve du temps et d’un plus grand recul encore. La réduction de la transmission relevée dans cette étude reste, en tout cas, une conclusion tout à fait positive et qui peut donc nous laisser optimistes sur l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca lors d’une vaccination en population générale.
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