La France va prochainement accueillir un nouveau centre d’excellence de l’OTAN. Après le centre d’analyse et de simulation pour la préparation aux opérations aériennes, homologué en 2008 et basé à Lyon, l’Hexagone hébergera le centre dédié au spatial. Le choix de la France, confirmé par l’OTAN le 28 janvier, a été annoncé le 5 février par le Centre national d’études spatiales (CNES).
L’implication de l’agence spatiale française n’est pas surprenante. C’est en effet sur son site, à Toulouse, que le centre d’excellence consacré au domaine spatial sera installé. C’est d’ailleurs aussi à cet endroit que se trouve le Commandement de l’espace de l’armée française. Une proximité qui doit de toute évidence permettre de favoriser les échanges et faire bénéficier à la jeune organisation d’un cadre adapté.
C’est dans ce centre que la stratégie spatiale des trente pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord sera définie. Ce sont dans ces structures que sont élaborées les doctrines et évaluées les enseignements tirés des opérations. Elles servent aussi à améliorer l’interopérabilité et les capacités et servent à tester et valider les concepts par l’expérimentation, détaille l’OTAN.
Dans les faits, chaque pays restera toutefois souverain sur sa propre politique de défense spatiale. Difficile en effet d’imaginer les États-Unis, le Royaume-Uni ou même la France s’en remettre à ses décisions, surtout au regard de la rivalité stratégique de plus en plus forte entre les USA et la Chine, ainsi qu’avec la Russie. Cependant, la structure doit permettre de faire émerger une culture et une approche communes.
La zone extra-atmosphérique est devenue un sujet de premier ordre pour les principales puissances du globe. En 2018, les États-Unis ont mis en place la Space Force, qui a été activée fin 2019. En France, un Commandement de l’espace a été mis en place en 2019 et l’armée de l’air est devenue un an après l’armée de l’air et de l’espace. En 2025, il y aura 400 militaires français dévolus à ce domaine.
Former du personnel et plancher sur la doctrine
Concrètement, le centre spatial servira à former des responsables et des spécialistes de pays membres de l’OTAN ou de pays partenaires, mais aussi à diffuser auprès des pays membres de l’OTAN une expertise et une expérience spécifiques. Concernant le spatial, le CNES rappelle qu’il a été reconnu « comme un domaine opérationnel à part entière » fin 2019, lors d’un sommet.
« Par cette décision, les Alliés reconnaissaient qu’à l’instar des domaines terrestre, aérien, maritime et cyber, ils envisageaient de mener des opérations militaires depuis et dans l’espace exo-atmosphérique », ajoute le communiqué de l’agence spatiale. De fait, il y a déjà une arsenalisation de l’espace, avec l’envoi de satellites à vocation militaire et la survenue de divers évènements intéressant la défense.
Le centre d’excellence spatial de l’OTAN doit commencer à être partiellement opérationnel en 2022 ou 2023, mais c’est vraisemblablement en 2025 qu’il deviendra pleinement actif. Il accueillera alors une cinquantaine de personnes, françaises et étrangères.
Il existe aujourd’hui 25 centres homologués. Les thèmes balayés sont très variés : ils vont des opérations par temps froid à la médecine militaire, en passant par la communication stratégique, la sécurité énergétique et la modélisation et la simulation. On trouve aussi un centre d’excellence en cyberdéfense en coopération, basé à Tallinn, en Estonie. Lancé en 2013, il a été rejoint par la France l’année d’après.
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