Début février 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) constatait déjà un recul global de la pandémie liée à la maladie Covid-19. Puis, le 15 février, le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a confirmé cette baisse au niveau mondial pour la cinquième semaine consécutive. « Jusqu’à présent, cette année, le nombre de cas signalés chaque semaine a diminué près de moitié, passant de plus de 5 millions de cas dans la semaine du 4 janvier à 2,6 millions de cas dans la semaine du 8 février — soit en cinq semaines seulement. »
Comment expliquer cette baisse ?
En tombant à 2,6 millions de cas positifs, le nombre de nouvelles contaminations a chuté de 16 %, dans le monde, la semaine dernière. Ce recul se ressent aussi, par conséquent, sur les formes graves de la maladie : le nombre d’hospitalisations est tombé à 81 000 sur la semaine du 8 février, soit un recul mondial de 10 %. Le constat est valable dans la plupart des régions du monde : d’après les données du 8 au 14 février, les nouvelles contaminations ont reculé de 18 % en Europe, de 20 % en Afrique, ainsi que de 16 % dans les Amériques et de 13 % en Asie du Sud-Est.
Comme le montrent les courbes Worldometers, la situation épidémique globale est au plus bas depuis le regain déclenché au début de l’automne en septembre-octobre 2020.
Cette baisse intervient alors même que les variants se répandent de plus en plus, et notamment les variants dits anglais et sud-africains, dont la contagiosité est davantage importante. Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, cette situation montre que « des mesures simples de santé publique fonctionnent contre le Covid-19, même en présence des variants ». À cela s’ajoute le déploiement des vaccins d’AstraZeneca, Pfizer et Moderna.
Pourquoi la vigilance doit être maintenue
Malgré ce net recul dans le monde, la situation épidémique ne peut pas être considérée comme maitrisée. « Le feu n’est pas éteint, mais nous avons réduit son ampleur, a précisé le directeur général de l’OMS. Si nous arrêtons de le combattre sur quelque front que ce soit, il reviendra vivement. »
La forte contagiosité des nouveaux variants reste un important sujet de préoccupation. Dans un rapport publié dimanche 14 février, l’Inserm prévoit une forte progression du variant anglais en France dans les semaines à venir en cas de statuquo dans les mesures sanitaires actuelles. « Dans l’absence de mesures de contrôle renforcées, une croissance rapide des cas est attendue dans les semaines à venir », alerte le rapport. L’Inserm craint notamment une hausse des hospitalisations comme conséquence de ce regain, avec jusqu’à 20 000 à 25 000 admissions par semaine comme lors du pic de la deuxième vague.
L’Inserm propose alors trois scénarios au travers des trois graphiques suivants :
- À gauche, il s’agit du meilleur scénario épidémiologique, mais sous-entend un renforcement des mesures.
- Au milieu, le graphique présente un statuquo dans les mesures : le variant cause un regain des hospitalisations.
- À droite, il s’agit d’un possible allègement des mesures et, dans ce cas, le regain serait très important.
Les constats dressés à la fois par l’OMS au niveau mondial et par l’Inserm pour la France montrent qu’à l’heure actuelle, l’épidémie connait un recul important en raison de mesures relativement efficaces, qui brident la souche classique du coronavirus. Il s’agit donc d’une très bonne nouvelle, d’autant que les campagnes vaccinales progressent dans de nombreux pays.
Les variants n’en demeurent pas moins un problème et sont susceptibles de causer un regain de l’épidémie, il convient donc de maintenir une vigilance accrue — et l’avenir de la pandémie dépendra des mesures adaptées à la situation.
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