Le 11 mars 2021, Olivier Véran s’est exprimé seul lors du point hebdomadaire, désormais iconique, sur la situation sanitaire en France relative au Covid-19. Le ministre de la Santé est revenu sur la situation sanitaire et a précisé les mesures en place pour les prochaines semaines en France. Déjà la veille, le 10 mars, au sortir du conseil de défense, le confinement des Alpes-Maritimes lors du week-end a été prolongé. L’Île-de-France, sous surveillance depuis l’établissement de la liste des départements, n’est pas encore reconfinée.
L’Île-de-France presque au niveau de mars 2020
Le ministre a annoncé que la situation nationale était stable, mais qu’elle devenait très préoccupante dans trois régions : Haut-de-France, Île-de-France et Côte d’Azur. Ces départements font partie des 23 départements passés en surveillance élevée.
La pression sanitaire dans certains départements est presque similaire à celle que l’on connaissait avant le confinement de mars 2020 — c’est dire à quel point la maladie est encore peu sous contrôle. Et la « pression devrait s’accentuer dans les semaines à venir », a annoncé Olivier Véran. Des moyens importants ont été mis en place dans ces départements, de la déprogrammation des opérations hors Covid dans les départements les plus touchés aux évacuations sanitaires.
« La situation sanitaire en Île-de-France nous préoccupe particulièrement », a affirmé le ministre, notamment du côté des réanimations : 1 Francilien est admis en réanimation toutes les 12 minutes en ce moment. La situation pourrait être aussi critique qu’en mars 2020 dans les semaines qui viennent et l’État a demandé aux ARS un soutien du privé pour ouvrir plus de lits de réanimation. Des transferts de patients sont également prévus : « des dizaines, voire des centaines de patients » pourraient être transférés d’une région à une autre.
« Nous ne savons pas quand ni où se situe le pic épidémique », a affirmé Olivier Véran, toujours à propos de l’Île-de-France, prévoyant un reconfinement local éventuel : « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauver des vies » si la situation empire, a-t-il conclu.
Les variants
La deuxième réalité sanitaire qui contraste avec la stabilité du pays est celle des variants. Dans tous les départements sous surveillance, les variants sont majoritaires. La proportion des formes graves de Covid semble être liée à la propagation des variants : d’après Olivier Véran, même si les études scientifiques ne sont pas encore formelles, il semblerait que les variants sont plus contagieux et plus dangereux. Ils représentent deux tiers des contaminations en France.
Pour faire face à ces dangers, le ministre de la Santé a conseillé de se faire tester, de s’isoler et de vacciner les Françaises et les Français les plus à risque de formes graves — un discours que tient le gouvernement depuis le début de sa stratégie vaccinale.
La vaccination
La France a pu vacciner depuis le début de sa campagne 4,3 millions de personnes avec une première dose. Les prochaines semaines, le gouvernement compte insister sur les trois régions les plus touchées — notamment avec 100 000 doses de Pfizer à injecter d’ici à mardi prochain.
Le ministre est revenu sur la crainte naissante sur le vaccin AstraZeneca, qui aurait provoqué un effet de cas indésirable, dont un cas de trouble de la coagulation mortel. Mais statistiquement, le rapport bénéfice sur risque est jugé supérieur : seuls 30 vaccinés ont présenté ces signes sur 5 millions de vaccinés en Europe. De plus, le lien entre les troubles de la coagulation et le vaccin n’est pas encore établi. Le ministre a rappelé qu’une corrélation n’était pas une causalité.
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