Les tourbillons de poussière n’existent pas seulement sur Terre. Sur Mars, ces phénomènes peuvent aussi se produire. Le rover Perseverance de la Nasa a assisté à l’un d’eux, qu’il a pu photographier. L’agence spatiale a partagé ces images sur Twitter le 17 mars 2021, prêtant comme à son habitude une voix imaginaire à l’astromobile pour les décrire.
« J’ai détecté un tourbillon de poussière. Vous pouvez le voir au loin derrière mon bras robotique dans cette vue améliorée/traitée. Le tourbillon de poussière se déplace de la droite vers la gauche et crée des tornades de poussière sur son chemin », peut-on ainsi lire dans cette publication.
Ces tourbillons, ou « diables » de poussière (« dust devil » en anglais), sont assez fréquents sur Mars. Ils sont une manifestation de l’activité des vents martiens, à une échelle locale. Les tourbillons sont généralement les plus actifs au cours de l’été. Les plus grands peuvent aller jusqu’à 8 kilomètres de hauteur, soit largement plus que les tourbillons de poussière sur la Terre (qui peuvent atteindre une dizaine de mètres).
D’autres « diables » de poussières vus par le passé
Grâce à différentes missions d’exploration de Mars, l’existence de ces tourbillons est connue. Dans les années 1970, les missions Viking ont pour la première fois imagé ces phénomènes. Sur ce site de la Nasa, on peut voir une animation et des visuels d’un tourbillon de poussière en mouvement, survenu en mars 2012, à partir des observations de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter. Curiosity, l’autre rover martien actuellement actif de la Nasa, a lui aussi repéré des tourbillons de poussière.
Les séquences suivantes montrent un autre de ces « diables de poussière », cette fois vu par le robot Spirit en 2005 (de la mission Mars Exploration Rover). Les images ont été colorisées.
En plus d’offrir des images impressionnantes, ces phénomènes sont intéressants à étudier. Comme l’explique le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, mieux comprendre ces tourbillons de poussière permet d’en savoir plus sur les conditions atmosphériques, par exemple la direction et la vitesse du vent. « Ils nettoient aussi périodiquement la surface de la poussière qui se dépose graduellement depuis l’atmosphère », décrit le JPL. Or, c’est un aspect qui peut s’avérer très utile pour les missions robotiques martiennes : cela peut éviter aux panneaux solaires des robots de devenir trop poussiéreux.
Dans le cas d’InSight, les conséquences de l’accumulation de poussière martienne sur ses panneaux solaires se sont fait sentir récemment. La Nasa a dû prendre la décision de réduire temporairement l’activité de son atterrisseur au début du mois de février, car aucun tourbillon de poussière ne s’est produit assez proche de la mission depuis son déploiement en 2018. Cela montre bien comment les missions martiennes peuvent être tributaires de la météo, et pourquoi il est donc si essentiel de l’étudier.
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