Le 30 mars 2021, alors que la France se préparait à un reconfinement généralisé, les températures se sont envolées. Météo France a noté qu’il s’agissait de la journée la plus chaude pour un mois de mars jamais enregistrée depuis 75 ans de prise de données sur le sujet, avec une moyenne à 19 heures « à 24,1 degrés Celsius » dans l’Hexagone. Des températures estivales qui semblaient sortir la France — et l’Europe — de l’hiver et qui, même avec 10 inquiétants degrés au-dessus d’un mois de mars normal, auguraient de journées plus clémentes à venir. Il n’en est pourtant rien.
La semaine qui suivra le week-end de Pâques sera au contraire marquée par un retour des températures anormalement basses. Mardi 6 au matin, Françaises et Français se réveilleront avec des températures comprises entre -4 degrés Celsius dans l’Est du pays et 12 sur la Côte d’Azur. Il fera 1 degré avec des risques de neige à Paris et 2 degrés à Lyon. En d’autres termes, le pays connaîtra une baisse d’une vingtaine de 20 degrés en une petite semaine.
Et cette anomalie météorologique s’explique par un phénomène tout à fait normal et connu des scientifiques : un front froid venu de l’Arctique, nommé arctic blast par nos inventifs confrères anglophones.
Du froid venu du froid
Si la température est aussi froide, c’est bien que le froid viendra d’une des régions les plus froides du monde : l’Arctique. C’est ce qu’affirme Météo France dans un billet publié sur son site « Dans le sillage de cette perturbation, de l’air froid venant directement de l’Arctique, va s’engouffrer sur le pays. Cette salve d’air froid va engendrer le retour de la neige sur les hauteurs des Vosges, du Jura, des Alpes, du Morvan, du Massif Central mais aussi des Pyrénées au passage de la perturbation. Sur ces reliefs, la limite pluie-neige sera de plus en plus basse », peut-on lire.
Sur Instagram, le météorologue écossais Scott Duncan a publié une animation qui permet de visualiser ce qui, concrètement, va se passer dans le ciel européen entre le 3 avril 2021 et le 6 avril 2021. « Le contraste entre cette semaine et la semaine qui vient est presque une blague. Je n’ai pas publié cette animation le premier avril : personne ne m’aurait cru », commente-t-il.
Sur Twitter, le météorologue poursuit l’explication du phénomène. Le jet stream, courant d’air bien connu que l’on trouve dans l’atmosphère terrestre et qui entoure notre planète comme une sorte de bandeau, a fait une vague. Cette vague de chaleur en creux a créé un appel d’air, « configuration parfaite pour le transport du froid », commente Scott Duncan. Et c’est en s’engouffrant ainsi dans cette courbe du jet-stream que l’air arctique peut se déployer sur toute l’Europe, prenant toute la place sur la carte. Entre une Europe particulièrement orangée fin mars et une Europe qui deviendra bleue dans les représentations des météorologues, le contraste est marqué.
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