Le trafic routier est l’une des sources principales de la pollution dans les aires urbaines. Une étude récente s’intéressait d’ailleurs à la baisse des émissions de gaz à effet de serre durant le printemps 2020 en raison des confinements, et celle-ci arrivait à la conclusion que la chute du trafic routier avait une part de 43 % dans la baisse des émissions. Les transports motorisés contribuent à grande échelle à la crise climatique.
En avril 2021, la revue scientifique Transports Research publie une étude qui se penche sur la question suivante : combien de CO2 émis peuvent être évités avec la marche, et surtout le vélo/vélo électrique ? Ces moyens de transport représentent des trajets dits « actifs », se différenciant donc des transports motorisés (même la voiture électrique).
14 % d’émissions en moins par trajet à vélo
Pour répondre à cette question, la vingtaine de scientifiques à l’œuvre dans l’étude ont mis à contribution 4 000 participants, vivant à Londres, Anvers, Barcelone, Vienne, Örebro, Rome et Zurich. Ces volontaires ont été observés pendant 2 ans et ils devaient tenir un journal de tous leurs trajets — plus de 10 000 par personne. Les auteurs de l’étude ont mesuré l’impact carbone de chacun de ces voyages, que cela soit d’emmener les enfants à l’école en voiture, aller travailler en train, prendre le bus pour aller faire du shopping.
Résultat : sur l’échantillon de 4 000 personnes observées au fil des 10 000 trajets chacune, celles qui se déplacent chaque jour à vélo réduisent leur impact carbone de 84 % par rapport aux autres. L’usage des transports publics (bus, métro…) réduit l’impact de 71 % par rapport aux voitures. Chaque trajet remplacé par le vélo élimine environ 14 % d’émissions de CO2, par rapport à l’alternative motorisée.
Les auteurs de l’étude n’ont pas seulement tenu compte du trajet lui-même, mais également de la fabrication du véhicule, son mode d’alimentation, etc. Il se trouve que les émissions en gaz à effet de serre du vélo sont 30 fois inférieures à celles d’une voiture à carburant fossile, et jusqu’à 10 fois inférieures à celles d’une voiture électrique.
Les auteurs ont également constaté que chaque journée où un participant décide de prendre le vélo plutôt qu’un autre transport mobile, cette personne économise une empreinte carbone de 3,2 kilogrammes de dioxyde de carbone sur la journée. À l’échelle d’une année complète, les citadins qui utilisent le vélo une fois par semaine au lieu d’utiliser une voiture économisent finalement une demi-tonne de CO2, soit l’équivalent d’un trajet en avion New York-Londres.
« Le potentiel de réduction est très élevé »
Constatant la réduction drastique des émissions de dioxyde de carbone lorsque les déplacements motorisés sont remplacés par le vélo ou la marche, les auteurs de l’étude écrivent que « (…) même si tous les déplacements en voiture ne peuvent être remplacés par des déplacements à vélo, le potentiel de réduction des émissions est très élevé ». En clair, chaque portion de trajet remplaçable par un transport non motorisé contribue positivement à réduire l’empreinte carbone — il n’y a donc pas forcément besoin de tout changer « d’un coup ».
Les auteurs ont pu ainsi estimer que, sur les prochaines années, si rien qu’un citadin sur cinq modifiait de façon permanente ses habitudes de déplacement, simplement en remplaçant certains trajets motorisés par des trajets actifs avec la marche et le vélo, alors cela pourrait contribuer à réduire autour de 8 % des émissions liées au trafic routier en Europe. Ce type de trajets doivent donc représenter, selon les auteurs, « la pierre angulaire des stratégies, des politiques et de la planification en matière de durabilité afin d’atteindre nos objectifs de développement durable très ambitieux, qui ne pourront probablement pas être atteints sans un transfert modal significatif vers des transports durables ».
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