SpaceX a identifié l’origine du problème ayant causé la perte du prototype Starship SN11.

On ne l’a pas vu, mais on l’a entendu : le vol du prototype SN11 qui a eu lieu à la fin du mois de mars s’est mal terminé. Pourtant, la tentative de SpaceX partait bien, malgré des conditions météorologiques vraiment nulles, avec du brouillard sur le pas de tir. La fusée Starship a passé sans difficulté apparente toutes les premières étapes du vol. C’est à la fin qu’il y a eu un problème.

Au moment de procéder au redressement du lanceur pour préparer son atterrissage à la verticale, il y a eu un dysfonctionnement au niveau d’un moteur Raptor. « Il semble que le moteur 2 ait eu des problèmes lors de l’ascension et n’ait pas atteint le niveau de pression de fonctionnement de la chambre lors de la combustion à l’atterrissage, mais, en théorie, ce n’était pas nécessaire », expliquait alors Elon Musk.

Il faut en effet comprendre qu’après le décollage et la phase ascensionnelle, la fusée, une fois à l’altitude voulue, bascule sur le côté et redescend sur Terre à peu près à l’horizontale. Même s’il est sur le flanc, l’engin peut contrôler son retour grâce aux quatre ailerons le long de la carlingue et ajuster son profil aérodynamique. Évidemment, il ne peut pas garder cette position indéfiniment : à un moment, il faut rebasculer.

SN11 Starship

Ce n’est pas la fusée qui explose, mais bien le décollage. // Source : SpaceX

Un problème de motorisation

Bien que le fondateur de SpaceX ait indiqué fin mars que l’un des trois moteurs Raptor a rencontré des difficultés d’entrée de jeu, les circonstances de la défaillance n’étaient alors pas encore identifiées. Les choses sont désormais plus claires aujourd’hui. Le 5 avril, Elon Musk est encore intervenu sur Twitter pour apporter des précisions. On sait désormais que le problème part d’une fuite de méthane.

« Une (relativement) petite fuite de méthane a conduit à un incendie sur le moteur 2 et a fait frire une partie de l’avionique », écrit l’entrepreneur américain à un internaute qui lui demandait des nouvelles des investigations sur SN11. Le méthane est utilisé par SpaceX pour la propulsion de la fusée. C’est un produit chimique très inflammable, qui peut être disponible sous forme de gaz ou à l’état liquide.

Le « démarrage difficile » qui est évoqué par Elon Musk suggère un retard à l’allumage du moteur 2. Le site Space.com ajoute que cela survient lorsqu’il y a trop de carburant dans la chambre de combustion et que la pression est trop élevée — ce qui a pu endommager le moteur. Le démarrage difficile est survenu dans la turbopompe de méthane au moment de préparer le rallumage en vue de l’atterrissage.

SN11 est le quatrième prototype d’affilée qui est détruit lors de la phase du retour, après un vol en haute altitude. Les causes ayant entraîné la perte de quatre lanceurs sont à chaque fois différentes. Le prochain essai surviendra avec le modèle SN15. SpaceX a prévu de mettre à la casse les modèles SN12, SN13 et SN14, après avoir effectué quelques essais d’ingénierie dessus.

D’après Elon Musk, SN15 — dont l’assemblage est terminé et qui quittera bientôt sa baie d’assemblage pour des essais —  représente un bond en avant significatif en termes de conception : « Il bénéficie de centaines d’améliorations au niveau des structures, de l’avionique, des logiciels et du moteur », indiquait-il fin mars. La date d’essai du vol n’est pas encore fixée.

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