Le laboratoire Pfizer a laissé entendre que six mois à un an après avoir reçu deux doses de son vaccin, il faudrait probablement un rappel pour re-booster la réponse immunitaire. Ce n’est pas nouveau : cela fait plusieurs mois que Pfizer et BioNTech en parlent, et ont ajouté cette hypothèse dans leur protocole de recherche.

Une troisième dose du vaccin Pfizer d’ici un an ? C’est une des possibilités qui est envisagée par le CEO du laboratoire américain, Albert Bourla. « L’une des hypothèses probables est qu’il faudra probablement une troisième dose, entre six et douze mois, puis à partir de là, il y aura des campagnes de re-vaccination chaque année », a-t-il souligné.

La déclaration du PDG de Pfizer a été rendue publique ce vendredi 16 avril 2021 par CNBC, mais elle avait été enregistrée le 1er avril, précise la chaîne américaine. « Mais tout ceci doit encore être confirmé », a-t-il tenu à ajouter, mentionnant le fait que les « variants vont jouer un rôle déterminant ».

On le sait en effet, les variants du coronavirus, qui cause la maladie Covid-19, sont devenus largement majoritaires dans de nombreux pays du monde, et leur résistance face aux vaccins qui ont été développés depuis l’an dernier cristallise toutes les inquiétudes. Début avril 2021, le variant anglais était ainsi identifié dans 80 % des tests positifs, en moyenne, en France, comme on peut le voir sur cette infographie explicative des Dernières nouvelles d’Alsace.

Cette déclaration n’a, concrètement, rien de très surprenant.

Pfizer teste la troisième dose depuis 2 mois déjà

Déjà, parce que l’on parle d’une potentielle troisième dose du vaccin Pfizer depuis la fin février. Cela fait deux mois que les entreprises Pfizer et BioNTech ont annoncé proposer à des participants de leur essai clinique de se voir injecter une « troisième dose ». Il s’agit d’un nouveau protocole qui correspond exactement aux déclarations d’Albert Bourla : on injecte, « entre 6 et 12 mois », une troisième dose à une personne qui en a déjà reçu deux auparavant. L’idée étant « d’évaluer la sécurité et la façon dont est tolérée une piqûre de rappel », expliquaient déjà Pfizer et BioNTech avant le printemps.

Pfizer et BioNTech appellent ça un « booster shot », pour décrire cette injection qui pourrait servir à re-stimuler la réponse immunitaire du corps face au virus. « Nous pensons que cette troisième dose multipliera par 10 ou 20 la réponse des anticorps », avait déclaré le CEO de Pfizer le 25 février.

Une prise de parole, mais rien de nouveau

Ce qui change aujourd’hui, c’est uniquement que le PDG a mentionné le fait que la nécessité d’une troisième dose soit « une des hypothèses probables ». Cela peut en revanche signifier que le nouveau protocole testé en février par Pfizer et BioNTech pourrait avoir montré des résultats probants, ou encourageants. Les deux parties n’ont toutefois pour l’instant rien publié de leurs résultats.

Dans son communiqué de février, Pfizer précisait que les participants seraient surveillés une semaine et un mois après la troisième dose, et « continueront d’être suivis jusqu’à deux ans plus tard, comme c’était prévu pour l’étude d’origine ».

En termes de temporalité médiatique, aucune nouvelle information sur cette hypothétique « troisième dose du vaccin Pfizer » n’a en fait été diffusée, ni prononcée, depuis le 1er avril 2021. À la suite de la publication des informations de CNCB le 16 avril, l’Agence France Presse en a réalisé une dépêche, qui a été reprise ce vendredi par de nombreux médias français, à l’identique.

Combien de temps dure un vaccin ?

Il convient d’ailleurs de noter que le concept d’une troisième dose de vaccin, injectée à un an de la deuxième, n’est pas si différent de la manière dont d’autres vaccins sont déjà dispensés depuis des décennies. En France, chaque année, il est recommandé de se faire vacciner contre la grippe, car le virus mute, et qu’il est donc différent à chaque fois. Il est également conseillé de se faire vacciner contre la grippe chaque année, car ces vaccins ne protègent pas éternellement.

Concernant la maladie Covid-19, aucune étude scientifique ne peut logiquement avoir assez de recul pour savoir si un vaccin est efficace sur plus d’un an, tout simplement parce que ces vaccins n’existaient même pas il y a un an. On commence par exemple tout juste à savoir que le vaccin Moderna offre une immunité d’au moins trois mois (des résultats encourageants, mais préliminaires).

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