Ils étaient trois candidats en lice, mais finalement un seul lauréat a été retenu : SpaceX. Le 16 avril, la Nasa a donné sa préférence au plan conçu par la très dynamique société américaine fondée par Elon Musk pour faire atterrir des astronautes sur la Lune. De fait, les propositions des deux autres challengers, Blue Origin et Dynetics, ont été écartées par l’agence spatiale américaine.
Sauf que la pilule passe difficilement du côté de Blue Origin, qui est l’entreprise spatiale fondée par Jeff Bezos, le patron d’Amazon. Le New York Times rapporte dans son édition du 26 avril que la firme a décidé de poursuivre la compétition sur un terrain plus judiciaire, en transmettant un long courrier au Government Accountability Office, l’équivalent de la Cour des comptes aux États-Unis.
« La Nasa a déplacé les poteaux de but à la dernière minute », déplore donc Blue Origin, en suggérant que les critères de la sélection ont évolué sans crier gare. Pire encore : Blue Origin estime que la décision de la Nasa « retarde, mais met également en danger le retour de l’Amérique sur la Lune », en se privant d’au moins un autre prestataire privé — qui, pour Blue Origin, ne peut être que lui.
Désaccord sur le nombre de lauréats
Et c’est justement là tout le nœud du problème. Il existe un désaccord sur la manière de lire les règles de la compétition établie par la Nasa. Pour l’agence spatiale américaine, il n’a jamais été question de choisir forcément deux entreprises, ou même une seule : elle se laissait au contraire la possibilité d’en sélectionner jusqu’à deux, si bien sûr elles satisfaisaient les critères de la Nasa.
Or, la Nasa a dû s’adapter aussi aux crédits que le Congrès des États-Unis lui a octroyés. L’agence spatiale américaine estime ses besoins à près de 3,4 milliards de dollars pour le développement des atterrisseurs lunaires. Sauf qu’elle n’a touché que 850 millions de dollars pour l’année fiscale en cours — c’est-à-dire un quart. Ce manque de financement est ce qui a poussé la Nasa à se limiter à un seul lauréat.
Aux yeux de Blue Origin, la Nasa ne lui a pas laissé de temps pour ajuster sa proposition, notamment à ces moyens plus limités que prévu. Elle estime également avoir été injustement écartée au profit de SpaceX et considère que la nouvelle fusée de son concurrent, Starship, n’a pas encore démontré sa capacité à pouvoir être ravitaillée en orbite.
Le fait est que SpaceX dispose d’une avance confortable : sa fusée Falcon 9 a déjà une solide expérience, que ce soit dans le transport de satellites ou d’astronautes. Quant au futur lanceur Starship, sa conception avance, même s’il bute en ce moment sur une difficulté : l’atterrissage. De son côté, Blue Origin a une fusée en cours de développement, New Shepard, et un futur lanceur, encore théorique, New Glenn.
De fait, SpaceX a accumulé un savoir-faire que n’a pas encore Blue Origin. Outre les allers-retours entre la Terre et la Station spatiale internationale, que ce soit pour la ravitailler ou bien acheminer des équipages, SpaceX a aussi décroché un contrat pour participer à la mise au point de la station spatiale lunaire. Il reste à savoir si la Cour des comptes aura la même lecture des faits que Blue Origin.
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