Presque 15 millions de premières injections ont été réalisées en cette fin avril 2021, dans le cadre de la campagne vaccinale contre le coronavirus. Un peu plus de 6 millions de deuxièmes doses ont également été prodiguées, permettant d’accéder à une vaccination complète pour les personnes concernées.
Ces chiffres signifient que 22 % de la population française a reçu au moins une dose. Une couverture qui, bien que loin de l’immunité collective, commence à devenir importante. D’autant plus qu’à partir du 15 juin, la vaccination sera ouverte à toute personne de plus de 18 ans. Voici un mode d’emploi sur ce qu’il faut savoir, et ce qu’il faut faire, après le vaccin.
À partir de quand suis-je vacciné ?
La première dose d’un vaccin basé sur 2 doses ne confère pas une vaccination complète, mais un début d’immunité qui va se développer peu à peu, puis être « boostée » par la deuxième injection.
Une étude anglaise suggère que, chez les personnes de plus de 70 ans, une seule dose de Pfizer est efficace de 57 à 61 %, et de 60 à 73 % pour AstraZeneca. Une seule dose de ces vaccins réduirait de 80 % les risques d’hospitalisations chez les personnes de plus de 80 ans, dans un délai de 3-4 semaines. Une étude israélienne quant à elle montre que le vaccin de Pfizer est globalement efficace jusqu’à 85 % après la première injection.
Comme le rappelle le CDC américain, les personnes sont considérées comme « entièrement vaccinées » lorsque :
- 2 semaines se sont écoulées après la deuxième injection pour les vaccins basés sur deux doses.
- 2 semaines se sont écoulées après l’injection unique pour le vaccin à une seule dose de Janssen.
Vous n’êtes pas pleinement vacciné si :
- Si moins de 2 semaines se sont écoulées depuis votre deuxième injection d’un vaccin à 2 doses (Pfizer, Moderna, AstraZeneca).
- Si moins de 2 semaines se sont écoulées depuis l’injection à une dose de Janssen.
- Si vous devez encore recevoir votre deuxième dose d’un vaccin à 2 doses.
Puis-je être infecté après le vaccin ?
Il n’est pas impossible d’être infecté par le coronavirus même après avoir été vacciné, et cela n’a rien de paradoxal sur le plan scientifique. Aujourd’hui, un vaccin n’est pas efficace à 100 %. Le vaccin de Pfizer, par exemple, est efficace à un peu plus de 90 % ; celui d’AstraZeneca, à plus de 70 %. C’est très élevé, tout en signifiant que le risque zéro n’existe pas. Ce risque zéro reste faible à l’échelle de toute une population : une étude basée sur plusieurs milliers de personnes du monde hospitalier suggérait un risque d’être positif au coronavirus, après vaccination, entre 0,97 et 1,19 %, et il s’agit du contexte spécifique des hôpitaux.
Les vaccins servent également à empêcher les formes graves de la maladie. Après vaccination, l’organisme est davantage préparé à répondre à l’infection, il est donc plus efficace contre elle. Or, freiner cette pandémie consiste à sauver des vies, stopper les hospitalisations, et éviter les Covid longs. C’est là que les vaccins jouent leur rôle majeur. Et il est maintenant clair que les vaccins de Pfizer et AstraZeneca ont un effet important contre les formes graves et les décès.
Se joue par ailleurs une mécanique d’immunité collective : moins la part de la population vaccinée est importante, plus les risques d’être en présence du pathogène sont grands. À l’inverse, plus la vaccination avance, plus les risques d’infection se réduisent. Ainsi, au fil des mois, le risque d’être infecté en étant vacciné baissera encore davantage.
Une limite toutefois à ces perspectives : la diffusion de certains variants, qui se sont répandus après le développement des vaccins, et qui pourraient avoir tendance à y échapper pour l’heure. Ce serait notamment le cas des variants brésilien, sud-africain et indien. Mais une troisième dose, en développement dans plusieurs laboratoires, pourrait résoudre ce problème.
Est-ce que je risque de contaminer des gens malgré tout ?
La question de la transmission consiste à déterminer dans quelle mesure une personne vaccinée peut être contaminante tout en étant asymptomatique. Des études ont montré que les formes totalement asymptomatiques contiennent une charge virale plus faible, ce qui est donc bien moins favorable à une transmission du pathogène. Les données sont globalement assez encourageantes. Des données préliminaires, basées sur la vaccination en Angleterre, suggèrent que ce vaccin réduirait la transmission jusqu’à 67 %. D’après les données d’Israël, le vaccin de Pfizer freinerait à 94 % les transmissions asymptomatiques.
Pour autant, les risques de transmettre la maladie sans le savoir, tout en étant vacciné restent bien présents. C’est d’autant plus le cas que l’immunité collective n’est pas encore proche d’être atteinte. Pour protéger les autres, un certain nombre de gestes barrières doivent donc être conservés même après vaccination.
Quelles sont les bonnes pratiques après le vaccin ?
Étant donné qu’il faut plusieurs jours pour que le vaccin protège, que l’absence de contamination d’autrui n’est pas garantie en l’absence actuelle d’immunité collective, et que certains variants échappent plus facilement aux vaccins, quelques règles sont à respecter après vaccination :
- Conserver le port du masque en intérieur, a fortiori en présence de personnes non vaccinées ;
- Se laver les mains toujours très régulièrement, bien aérer les pièces en intérieur, et veiller toujours à un maximum de distanciation physique ;
- Rester attentif à la survenue éventuelle de symptômes du Covid, le risque zéro n’existant pas ;
- Après la première dose, ne pas se considérer soi-même comme vacciné, même si un début d’immunité va émerger.
Ces règles visent à protéger les autres, même lorsque vous êtes vacciné complètement après deux doses.
Quels effets secondaires ?
Les vaccins entrainent toujours, pour la plupart, des effets secondaires temporaires, parfois légers, parfois un peu plus lourds. Dans l’immense majorité des cas, ils sont bénins, proches d’un état grippal, de quelques heures à deux jours. Vous pourrez donc vous sentir fatigué, avoir une migraine et quelques crampes sur le site d’injection, par exemple.
Tous les vaccins n’ont pas la même chronologie d’effets secondaires. Les médecins relèvent par exemple que celui de Pfizer déclenche assez peu d’effets secondaires après la première dose, mais que ceux-ci sont plus élevés après la seconde injection. Après chaque dose, veillez à interroger le professionnel de santé qui vous accompagne sur le sujet pour ne pas être pris au dépourvu.
D’après les derniers rapports de pharmacovigilance de l’ANSM, début avril 2021 :
- AstraZeneca : « La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). »
- Pfizer : « La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves. »
- Moderna : « Un grand nombre de cas concerne des réactions retardées locales non graves. »
Comment soigner les effets indésirables bénins en cas de fièvre et/ou douleurs ? L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé recommande de « privilégier l’utilisation du paracétamol à la dose la plus faible et le moins longtemps possible ». L’usage du paracétamol est effectivement recommandé par la plupart des médecins pour traiter les effets secondaires les plus fréquents. Si les effets secondaires persistent ou deviennent plus importants, consultez votre médecin.
Concernant les risques de thromboses / événements thromboemboliques : ces risques sont considérés comme « très rares ». En France, sur plus de 2 millions de personnes vaccinées avec AstraZeneca début avril 2021, on recensait 29 cas de thromboses de ce type. C’est la raison pour laquelle la balance entre les bénéfices et les risques est considérée comme largement favorable en matière de bénéfices, le vaccin étant « sûr et efficace ».
Faudra-t-il un rappel ?
Il est probable qu’une troisième injection soit nécessaire dans quelques mois. Plusieurs laboratoires développent d’ailleurs une formule de troisième dose qui serait adaptée aux nouveaux variants qui se sont répandus, et qui échappent davantage aux vaccins.
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