Les différentes étapes, le moment de l’injection, l’accueil humain : voici comment se déroule généralement la vaccination Covid-19 dans les grands centres de vaccination.

Le lundi 10 mai, la campagne vaccinale contre le coronavirus a été ouverte aux personnes de plus de 50 ans. La même semaine, un nouveau mécanisme a été mis en place : toutes les personnes de plus de 18 ans peuvent trouver et réserver un créneau du jour pour le lendemain, pour que tous les créneaux soient pris. La plupart de ces rendez-vous sont disponibles dans des grandes villes et dans des « vaccinodromes », ces fameux grands centres entièrement mis en place pour la vaccination, souvent dans des stades.

Toute la journée, et principalement en semaine, le personnel soignant s’y relaie en vaccinant parfois plusieurs dizaines de personnes chaque heure. De l’extérieur, il est difficile de se figurer comment fonctionnent ces centres — on peut même craindre qu’il y règne le chaos ou d’y être traité comme du bétail. Dans la majeure partie des cas, la réalité est tout l’inverse : la mécanique y est bien huilée et l’accueil reste humanisé. C’est ce qui ressort des témoignages reçus par Numerama.

Un exemple de déroulé typique dans un grand centre de vaccination

Nous avons expérimenté la vaccination dans un grand centre, grâce à un rendez-vous trouvé via Chronodose, au vaccinodrome Robert Poirier de Rennes, piloté par les sapeurs-pompiers. Dans ce centre, qui ne prend que sur rendez-vous, les créneaux sont espacés de cinq minutes — le centre procède à presque 100 doses par heure. Une fois sur place, il n’y a pas vraiment besoin de faire la queue, et relativement peu de gens attendent dehors, car il est demandé d’arriver seulement quelques minutes avant le créneau. À l’extérieur, toutes les cinq minutes et à l’heure pile, un pompier appelle les personnes qui ont pris RDV à cet horaire.

Après une désinfection obligatoire des mains sur une borne de gel hydroalcoolique, il faut alors montrer une preuve de réservation — un mail ou SMS de Doctolib. Il y a 8 box de vaccination dans ce centre, donc 8 personnes entrent dans le stade lors de l’appel. Puis, à l’entrée, deuxième vérification : il vous faut annoncer votre nom, qu’un pompier coche alors sur une liste préimprimée, puis présenter votre carte vitale.

Renseigner ses informations

À l’étape suivante, on vous remet une fiche, ainsi qu’un stylo auparavant désinfecté si vous n’avez pas apporté le vôtre. Dans ce questionnaire, il faut indiquer votre identité, votre numéro de sécurité de sociale, cocher si vous avez telle ou telle comorbidité/allergie et si vous avez eu ou non le covid récemment. Et, enfin, préciser dans quel bras vous souhaitez faire l’injection (si vous êtes droitier ou droitière, on vous piquera plutôt le bras gauche, au cas où vous auriez des petites courbatures).

Puisqu’il n’y a que 8 personnes dans cette salle-ci à ce moment, et que le stade est grand, la distanciation est aisément respectée. Cela ne prend par ailleurs qu’une minute pour remplir la fiche, avant de vous rendre à un guichet où l’on vous guide vers la file d’attente de l’un des huit box ouverts. Les chaises de la file sont espacées de 1 mètre et demi.

Les injections ont lieu dans des box isolés. // Source : Numerama

Les injections ont lieu dans des box isolés.

Source : Numerama

Le moment de la piqûre

Quand arrive votre tour, après 5-10 minutes d’attente sur les chaises, vous entrez dans le box de vaccination, dont l’intimité est protégée par des voiles sombres. Le soignant ou la soignante échange quelques mots pour vous rassurer ou blaguer, et vous êtes libre de poser des questions. Le processus est rapide, mais la prise en charge médicale s’avère complète. L’injection, indolore, a lieu en une poignée de secondes. On ne vous met aucun pansement, car, la plupart du temps, cela ne génère aucun saignement.

Vous êtes ensuite guidée ou guidé à une nouvelle file d’attente dans l’espace suivant, avec, à nouveau, des chaises espacées d’1 mètre et demi. Après quelques minutes, vous faites face à un dernier interlocuteur, qui fait le point, vous remet votre attestation de vaccination contenant notamment le QR code pour TousAntiCovid, et vous indique le temps restant pendant lequel vous devez rester en observation. Cette dernière phase d’attente se déroule dans un dernier espace, proche de la sortie, où, là encore, les chaises sont espacées.

Extrait de l'attestation de vaccination remise après une première injection de Pfizer. // Source : Numerama

Extrait de l'attestation de vaccination remise après une première injection de Pfizer.

Source : Numerama

À l’issue des quinze minutes après l’injection, si vous vous sentez bien, vous pouvez partir. Le cas contraire, qui reste rare, des pompiers sont présents et à l’écoute — certaines personnes peuvent ne pas apprécier les piqûres et tourner de l’œil, par exemple. Finalement, ce processus complet aura duré une demi-heure.

« J’ai été agréablement surpris de l’organisation »

L’organisation exacte est amenée à varier légèrement d’un centre à un autre : il peut par exemple y avoir deux personnes dans le box, un médecin et un infirmier ; la fiche de prévaccination peut être remplacée par un court entretien avec un médecin ; et vous pouvez vous voir remis un numéro pour la file d’attente, comme dans certaines administrations. Mais le rythme et les étapes restent globalement similaires et, dans les témoignages que nous avons reçus, les volontaires se disent presque tous surpris, s’attendant à bien plus de chaos.

« Je dois dire que j’ai été extrêmement surpris du fonctionnement parfaitement fluide », nous confie Clément, vacciné dans un centre Porte de Versailles. « En tout et pour tout, j’ai dû y rester 20-25 min en comptant les 15 min d’attente après le vaccin. » Même constat pour Laure, au centre parisien du 104, qui nous fait également part de son étonnement : « On est arrivé en avance en se disant qu’il y aurait de la paperasse, que ce serait chiant », car elle s’attendait à « faire la queue, à attendre », mais tout a été finalement « hyper vite » et, là encore, c’est l’idée de fluidité qui revient.

Mathis, qui est allé se faire vacciner au vaccinodrome de Nantes, se dit aussi « agréablement surpris de l’organisation » et salut la mécanique de fléchage grâce à laquelle « on est jamais perdu » : « J’ai rempli le questionnaire prévaccination, on me donne un ticket avec un numéro comme au supermarché et j’arrive dans un espace d’attente rempli de chaises ». Il attend alors une petite demi-heure avant d’entrer dans le box. « La piqure n’a duré que 30 secondes. On ne me rend pas ma carte vitale, en m’expliquant que je la récupérerai qu’après la phase d’observation. Je finis donc dans un second espace d’attente, pour les 15 minutes d’observation. »

Ce système n’est pas dénué de quelques couacs, tout particulièrement en matière de ponctualité, des témoignages pointant un temps d’attente pouvant parfois être assez long dans certains centres — jusqu’à plus d’une 1h30 entre l’arrivée et le départ. « À l’arrivée, il y avait la queue pour rentrer dans le vélodrome (une demi-heure d’attente pour ma part) et ensuite, à l’intérieur, des ‘zones tampons’ par paquets de gens, mais pas de gestion des priorités à l’arrivée ni des rendez-vous. J’ai mis une heure à être vaccinée, et encore, j’ai coupé la file en évitant beaucoup d’attente parce que le personnel s’est rendu compte que j’étais enceinte », nous raconte Simone. « C’était au premier arrivé, premier servi, on vérifiait juste qu’on était bien dans la liste du jour. »

« En 30 minutes, c’était bouclé, mais je n’ai pas eu l’impression d’être du bétail. »

L’aspect humain, en revanche, reste globalement salué pour son côté sympathique. Un internaute nous décrit « du personnel très humain » au vaccinodrome du Zénith de Lille. « En 30 minutes, c’était bouclé, mais je n’ai pas eu l’impression d’être du bétail. » Au centre de vaccination de Clermond-Ferrand, José nous dit n’avoir croisé « que des personnes investies. Beaucoup de fatigue sur les visages, mais jamais l’impression de déranger ou d’être dans une usine à vacciner. » On nous a également parlé de petits gestes de remerciement des vaccinés envers le personnel soignant, comme des gens qui apportent des pâtisseries, à Alençon, ou un livre d’or au centre du Mans.

Ce qu’il faut préparer avant le RDV

Un élément commun à tous les centres relève de l’aspect administratif : dans tous les témoignages que nous avons reçus, même pour des centres au processus rapide, la vaccination nécessitait une partie « paperasse ». Avant de partir à votre rendez-vous, il vous faut impérativement votre carte vitale et une pièce d’identité, ainsi que la preuve de votre réservation de créneau.

Par ailleurs, si vous avez déjà eu le covid il y a quelques mois, une seule dose est nécessaire, mais il vous faut alors apporter le résultat de votre dépistage au centre de vaccination.

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