L’outil n’a évidemment pas vocation à remplacer la consultation de dermatologie si vous vous inquiétez d’un problème de peau ou d’un grain de beauté. Google, d’ailleurs, insiste sur ce point dans son billet de blog. Mais tout de même : lors de sa conférence annuelle Google I/O, l’entreprise américaine a montré une nouvelle manière d’utiliser la caméra de son smartphone pour analyser son épiderme.
Comme de nombreux autres projets dans ce domaine, la société a en fait recours à des algorithmes qui ont été entraînés pour identifier différentes pathologies qui pourraient requérir une analyse médicale plus approfondie auprès d’un ou une spécialiste. Et de toute évidence, l’outil est déjà bien abouti, puisqu’il est capable de reconnaître 288 affections, selon la firme de Mountain View.
« Pour chaque pathologie correspondante, l’outil affiche des informations vérifiées par des dermatologues et des réponses à des questions fréquemment posées, ainsi que des images similaires sur le web », dit le groupe. Par ailleurs, il est capable de répondre à 90 % des questions relatives à la peau les plus recherchées. Pour qu’il marche, l’outil a juste besoin de bonnes photos de la zone préoccupante.
Une recherche visuelle plutôt que textuelle
Google explique est parti du constat que les requêtes concernant les problèmes de peau se chiffrent en milliards chaque année et qu’il est difficile d’en donner une description exacte avec des mots — d’autant que Google peut ne pas toujours comprendre. Aussi, la société a eu l’idée de permettre aux internautes d’effectuer une recherche, non pas avec du texte, mais en montrant une photo.
L’outil doit être lancé expérimentalement en 2021, sous forme d’une application web. Il suffit de photographier la zone (cela peut être la peau, les ongles ou les cheveux) sous des angles différents afin d’aider l’assistant dermatologique à effectuer une analyse précise. Trois photos seront nécessaires. Par ailleurs, des questions vous seront posées sur le type de peau, des symptômes ou l’ancienneté du problème.
Autre aspect remarquable du service que doit prochainement déployer Google, la prise en compte de tous les types de peau. Autrement dit, il s’agit de fournir un outil utile pour tout le monde, des peaux les plus blanches à celles les plus noires — ce qui est primordial dans le cas où un grain de beauté pourrait se confondre avec la peau. D’autres facteurs sont aussi inclus : l’âge, le sexe et l’origine ethnique.
« Nous avons développé et affiné notre modèle à l’aide de données dépersonnalisées comprenant environ 65 000 images et données de cas d’affections cutanées diagnostiquées, des millions d’images de problèmes de peau et des milliers d’exemples de peau saine, le tout pour différentes catégories démographiques », explique à ce propos la société américaine dans un billet de blog.
Pour donner de l’épaisseur scientifique à son projet, en gestation depuis trois ans, Google explique avoir publié divers articles scientifiques évalués par des pairs « qui valident son modèle d’IA ». D’autres sont en cours. La société note au passage avoir publié une étude dans la revue Nature Medecine, montrant que son outil « peut atteindre une précision comparable à celle des dermatologues américains agréés ».
Une fois n’est pas coutume, l’outil de Google pourrait arriver d’abord en Europe, au lieu des États-Unis. La société explique en effet que son modèle d’intelligence artificielle qui alimente son outil a passé avec succès la validation clinique, et l’outil a été marqué CE en tant que dispositif médical de classe I dans l’Union européenne (la classe I concerne les dispositifs médicaux présentant le plus faible degré de risque).
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