Les éoliennes flottantes sont complexes à construire mais elles devraient offrir de meilleurs rendement en exploitant l’énergie des vents plus puissants qui circulent loin des côtes. Plusieurs pays s’y intéressent de près, notamment la France qui vient de valider un projet de parc de 250 mégawatts.

Faire flotter une éolienne. Sur le papier, l’idée semble saugrenue : ces équipements sont lourds, encombrants et onéreux. Ce n’est pas le genre de choses qu’on aimerait voir se renverser au bout de quelques secondes, et sombrer dans l’océan. En pratique pourtant, les éoliennes flottantes ont beaucoup de potentiel.

Contrairement aux éoliennes fixes, qui ne peuvent être installées dans des zones où la profondeur de l’eau excède 50 mètres, les éoliennes flottantes, peuvent aller plus loin des côtes, où les vents plus puissants et plus réguliers offrent de meilleurs rendements. Autre avantage : ces éoliennes gâchent moins la vue. Bien sûr ces équipements très techniques posent de nombreux défis; Mais de plus en plus d’équipes commencent à leur trouver des solutions.

Des éoliennes flottantes en Bretagne

En France, un projet de parc éolien flottant de 250 mégawatts au sud de la Bretagne a ainsi été validé par le gouvernement le 21 mai. Et une deuxième procédure de mise en concurrence devrait être prochainement lancée afin d’installer un parc éolien flottant de 500 mégawatts. Une capacité qui permet de produire approximativement l’électricité consommée annuellement par près de 800 000 personnes.

Le géant General Electric s’intéresse également de près aux éoliennes flottantes. Et comme l’explique The Verge ce 24 mai, le groupe a beaucoup avancé sur le sujet. Le constructeur, qui a reçu 3 millions de dollars d’aide du département de l’Energie américain pour financer ses travaux, a pris une direction originale : plutôt que d’augmenter le volume des turbines — afin de rendre l’éolienne plus difficile à renverser –, il a décidé de travailler avec les équipements existants, en l’occurrence sa gigantesque turbine Haliade-X  12 MW dont le diamètre dépasse les 200 mètres.

Ce pari devrait réduire le coût de ses futures éoliennes flottantes mais il pose des contraintes techniques encore plus élevées, puisque l’ensemble sera moins stable, face aux vagues et au vent. Construire une turbine flottante revient à « fixer un bus à un grand poteau , le faire flotter, et le stabiliser pendant qu’il interagit avec le vent et les vagues » explique d’ailleurs, à The Verge, Rogier Bloom, le responsable du projet au sein de GE.

S’adapter en temps réel au vent et à la houle

Pour aider ses éoliennes flottantes à supporter les aléas de la haute mer, GE a prévu de les fixer à une plateforme spécifique, reliée au sol par des câbles dont la longueur peut s’ajuster en permanence. Des technologies embarquées permettront d’analyser les rafales et la houle, afin que la plateforme ajuste sa position en temps réel. Ces changements de position devraient non seulement garantir la stabilité de l’éolienne mais aussi lui donner un meilleur rendement. La prochaine étape pour GE est de montrer le potentiel d’un tel système via des simulations. Si les résultats sont prometteurs, un prototype sera construit.

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