Le pass vaccinal entre en vigueur en ce début 2022 (il a été validé par le Conseil constitutionnel), ce qui signifie qu’il faudra désormais un schéma vaccinal complet et à jour pour de nombreux lieux. Si les vaccins contre le coronavirus causent quelques effets secondaires passagers, ils ne sont pas graves, et leur survenance est parfaitement normale puisque cela provient du fonctionnement même des vaccins de manière générale. Parmi les effets les plus courants, on retrouve un état de fatigue passager (qui peut parfois ressembler à ce qu’on ressent lors d’un état grippal, donc avec quelques frissons et crampes). De manière plus récurrente, on trouve une douleur au niveau du bras concerné par la piqure, tout particulièrement autour du site d’injection.
Cette douleur est similaire à une crampe après un exercice intense, ou à un gros bleu. Cela ne dure que 2 à 3 jours dans la plupart des cas et, là encore, c’est bénin. Mais d’où vient cette conséquence ?
Pourquoi ai-je mal au bras après le vaccin ?
La douleur au bras après l’injection d’un vaccin, que ce soit contre le Covid-19 ou la grippe, est la conséquence logique de deux principaux mécanismes :
- Sur le site même de l’injection, la piqûre crée une petite blessure superficielle au niveau du muscle, qui se répare rapidement. Par ailleurs, la substance contenant le vaccin doit se mettre à circuler en se diffusant peu à peu, ce qui peut également générer quelques douleurs quand on bouge les muscles du bras ;
- L’endroit de l’injection représente le point de départ de la réponse immunitaire. C’est là que, pour la première fois, l’organisme entre en contact avec le contenu du vaccin — et notamment le « code source » de la protéine Spike du coronavirus (ce qui sert à apprendre au corps à combattre le véritable virus pour le jour où il se présenterait réellement). C’est donc dans le bras où a lieu l’injection que se concentre d’abord le système immunitaire lorsqu’il lance une contre-attaque envers ce qu’il prend pour une infection. La contre-attaque produit une inflammation locale, ainsi que la production de globules blancs et d’anticorps. Or, la réponse immunitaire est classiquement à l’origine, quand on est malade, de divers symptômes comme la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, la fatigue etc. De fait, après l’injection du vaccin, la zone d’injection devient un lieu particulièrement sujet aux effets secondaires passagers tels que les douleurs musculaires.
En bref : lorsque vous avez mal au bras après l’injection d’une dose de vaccin, c’est le résultat de la piqûre elle-même ainsi que le démarrage de la réponse immunitaire, qui, au début, crée une inflammation localisée. Cette douleur au bras peut commencer à survenir dans l’heure qui suit l’injection et cela dure 2 à 3 jours. Il faut percevoir ce phénomène de la même façon qu’un gros bleu que vous auriez pu vous faire : cela fait mal dans la zone concernée pendant quelque temps, avant de s’estomper.
Il n’est pas impossible également que l’injection génère des rougeurs autour du site d’injection. Si cela ne dure que 2-3 jours, il n’y a rien d’anormal ou de grave. Dans le cas de Moderna, il est souvent rapporté que ces rougeurs peuvent advenir non pas juste après l’injection, mais entre 4 et 11 jours après, il s’agit de « réactions retardées ». Les données sur le sujet montrent que, tant qu’elles sont temporaires, ces rougeurs n’ont rien de grave.
Autre réaction possible — également signalé plus particulièrement pour Moderna — et qui pourrait faire paniquer, mais s’avère banale : un gonflement des ganglions sous les aisselles. Ces ganglions existent, mais vous ne les percevez pas d’habitude. Leur gonflement est le résultat du système lymphatique qui s’active près de la zone où démarre la réponse immunitaire (comme lorsque vous avez une angine : les ganglions grossissent au niveau de la gorge).
Que faire ?
Veillez à bouger votre bras après l’injection, et à continuer ensuite en utilisant normalement votre bras même si vous avez mal. Ne laissez pas votre bras statique, car il faut stimuler la circulation sanguine. Si cela vous lance, vous pouvez aussi déposer une petite compresse froide, comme après une douleur venant d’un exercice sportif intense ou bien un bleu.
C’est en effet ce que conseille le CDC : « Appliquez un gant de toilette propre, frais et humide sur la zone concernée » et « utilisez votre bras ou faites de l’exercice ». Évidemment, il s’agit là de faire de l’exercice de manière modérée, l’équivalent de petits échauffements.
Vous pouvez également prendre une dose de paracétamol — type Doliprane — environ une heure après l’injection, cela peut aider. Pas la peine d’en prendre avant, car cela ne fonctionne pas en préventif. Par ailleurs, veillez à n’en prendre que deux fois maximum : les effets secondaires s’estompent assez rapidement, donc ce n’est pas la peine de faire dans la surmédicamentation.
Sur l’app TikTok, une étonnante pratique non médicale est devenue virale aux États-Unis : des gens conseillent de tourner le bras, 15 à 30 minutes après l’injection, comme si l’on faisait une sorte de moulin à vent. D’après ces internautes, cela aiderait à calmer la douleur. Si cela favorise la circulation sanguine, ce n’est toutefois pas une recommandation prouvée scientifiquement contre la douleur créée par le vaccin. Cela ne peut pas faire de mal du moment que vous n’en abusez pas (et que vous évitez de vous prendre un mur ou un objet au passage, cela ne ferait qu’accroitre la douleur), et que vous continuez ensuite à bouger votre bras normalement, ce qui reste le plus recommandé médicalement.
Comment repérer une allergie ?
Si vous avez mal au bras, et/ou que vous avez des rougeurs ou un gonflement des ganglions, ce n’est pas le signe d’une allergie ou d’un problème, mais, comme nous l’avons expliqué plus haut, il s’agit d’une réaction normale. En revanche, si ces effets persistent plus de 3 jours ou s’aggravent en devenant réellement gênants, cela peut être le signe d’une allergie, il faut alors prévenir votre médecin.
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