Les rots de vache ressemblent à un sujet de blague Carambar. Pourtant, ils sont un véritable casse-tête pour les scientifiques étudiant le réchauffement climatique. Lorsqu’ils digèrent, les bovins émettent en effet beaucoup de rots qui relâchent du méthane. Or ce dernier est un gaz à effet de serre extrêmement puissant (25 fois plus que le CO2). Et il y a beaucoup, beaucoup de bovins en élevage dans le monde.
Des modifications du régime alimentaire de ces animaux pourraient aider à réduire la quantité de méthane émise. Le géant de l’agriculture Cargill a cependant identifié une autre technologie prometteuse dans ce domaine : des masques pour vache capables de… filtrer leurs rots afin de piéger le méthane qu’elles émettent. La société a en effet annoncé le 1er juin qu’elle allait commercialiser ces appareils inventés par la startup britannique Zelp Ltd. Ils devraient arriver sur le marché européen d’ici 2022.
Comment fonctionnent ces masques pour vaches
Le dispositif conçu par Zelp peut s’attacher à un licol standard (la bride au niveau de la tête) et semble léger. Il ne recouvre — heureusement — pas le museau de l’animal mais surplombe ses naseaux afin de capter les rots qui en sortent. Le méthane est piégé dans une chambre dotée de filtres. Lorsque le filtre est saturé, précise Bloomberg, une réaction chimique se produit : le méthane est alors transformé en CO2. La startup indique que son masque est conçu pour fonctionner quatre ans sans interruption et sans nécessiter de recharge. Elle précise que les expérimentations menées jusqu’à présent ne montrent pas de changements d’attitude chez les animaux qui portent l’appareil : « Ils ne changent pas leur manière de se nourrir ni leurs cycles de ruminations. »
Les masques devraient être commercialisés via des abonnements (Zelp a évoqué l’idée d’un tarif annuel de 80 dollars par vache). Zelp indique avoir obtenu lors de ses propres tests des réductions d’émissions de méthane significatives (- 53 %). L’appareil doit toutefois passer encore une batterie de contrôles avant d’être lancé sur le marché par Cargill. Des tests indépendants de l’efficacité de l’appareil devraient notamment être menés fin 2021, ainsi que d’autres contrôles de l’impact du dispositif sur le bien-être de l’animal.
Une consommation de viande à réduire malgré tout
Si ces capacités sont confirmées, l’outil pourrait avoir un impact très positif sur l’empreinte environnementale du secteur agricole. Cela ne peut cependant faire oublier que d’autres mesures doivent être prises pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique notamment une réduction de la consommation globale de viande, qui génère beaucoup de gaz à effet de serre.
La commission d’experts de The Lancet qui avait mis au point, en 2019, un régime alimentaire permettant de nourrir sainement une population mondiale grandissante, tout en préservant la planète, prônait ainsi de limiter les rations de viande rouge à 100g par semaine et celles de viande blanche ou de poisson à 200g par semaine.
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