Le rover Perseverance de la Nasa a passé le cap symbolique du 100e jour de sa mission sur Mars (sur la planète rouge, on parle aussi de sol pour désigner le jour). Le 1er juin 2021, la Nasa l’a souligné sur Twitter, rappelant au passage les premières activités de son robot qui ont été couronnées de succès depuis son atterrissage sur place le 18 février.
Voici les six principales réalisations de Perseverance sur Mars, pendant ces 100 premiers sols.
L’atterrissage à haut risque
La Nasa ne met pas cette étape dans sa propre liste, mais elle a pourtant été un préalable nécessaire à la suite des opérations à la surface de la planète : le simple fait de réussir à poser Perseverance sur Mars représentait un défi. L’agence spatiale a d’ailleurs forgé l’expression de « 7 minutes de terreur » pour souligner à quel point il est risqué de se poser sur Mars — qui plus est d’y poser un engin pesant plus d’une tonne. Mars n’a pas assez d’atmosphère pour faire ralentir une sonde, comme on pourrait le faire sur Terre. Aucune assistance humaine n’est envisageable, car la communication entre la Terre et Mars n’est pas immédiate.
Le 18 février, tout s’est passé comme prévu, et le rover a rapidement pu envoyer ses premières images (en noir et blanc), confirmant son arrivée sur Mars. La Nasa avait équipé Perseverance, la sonde et la grue volante de caméras, ce qui a permis d’immortaliser la descente du robot dans une vidéo vertigineuse. L’agence spatiale avait même dissimulé un message dans le parachute qui a ralenti la course de Perseverance.
Le test de tous les instruments
La charge utile du rover est composée de six instruments, en plus du système de prélèvement et de stockage des échantillons et des deux expériences technologiques (MOXIE et Ingenuity). Après l’atterrissage sur Mars, une phase de test de ces différents instruments a dû être menée, pour s’assurer qu’ils fonctionnaient comme escompté et pouvaient être exploités à des fins scientifiques. Tous les instruments, y compris les caméras, ont pu être vérifiés.
Pour SuperCam, par exemple, le CNES a confirmé le 10 mars que le premier bilan de santé de l’instrument était positif, et que l’équipe scientifique pouvait s’en servir pour explorer le site d’atterrissage du rover. SuperCam est le plus gros des instruments scientifiques embarqués par Perseverance (avec ses 10 kilogrammes). La France a contribué au développement de cet « œil » du rover, qui peut analyser la surface de Mars à l’aide de plusieurs techniques.
Plus de 75 000 images de Mars
En 100 sols, le rover a pu transmettre vers la Terre plus de 75 000 images de Mars. On parle ici d’images brutes, non traitées. L’ensemble de ces clichés est mis à disposition du grand public par la Nasa, sur le site de la mission Mars 2020. Il s’agit à la fois de visuels obtenus avec les caméras de navigation (Navcam, Hazcam), avec les caméras scientifiques (Mastcam-Z, SuperCam, SHERLOC, MEDA) ou les caméras de descente (deux sur l’astromobile).
À partir de ces images brutes, il est possible de reconstituer des vues plus larges, comme le tout premier selfie de Perseverance avec l’hélicoptère Ingenuity, issu d’un assemblage de 62 images prises par le rover.
Le déploiement de l’hélicoptère Ingenuity
Après avoir cherché un lieu approprié et fait quelques zigzags, Perseverance a entrepris de déposer son petit compagnon, l’hélicoptère Ingenuity, à la surface de la planète rouge. Ce déploiement a duré six sols, lors desquels le giravion a été progressivement pivoté, « déplié » puis définitivement lâché par le rover. La Nasa a confirmé que le robot volant était bien posé sur Mars le 4 avril. Le rover a dû rapidement s’écarter de l’hélicoptère, pour permettre à son panneau solaire de capter aisément les rayons. Ingenuity en dépend pour obtenir de l’énergie et fonctionner.
Le 19 avril, Ingenuity a réussi à s’élever pour la première fois dans l’atmosphère de Mars, observé par Perseverance. Depuis, l’hélicoptère enchaîne les envolées réussies et détrône régulièrement ses propres records d’altitude, de vitesse ou de durée de vol. La Nasa a même finalement décidé d’accorder 30 jours supplémentaires à Ingenuity pour voler sur Mars.
Les premiers sons enregistrés sur Mars
Autre grande première accomplie par le rover de la mission Mars 2020 : avant lui, jamais aucun son n’avait pu être enregistré à la surface de la planète rouge. Le rover Perseverance est équipé de deux microphones : un micro scientifique, situé sur SuperCam, et un micro de descente. Ce dernier n’a malheureusement obtenu aucune donnée exploitable pendant l’atterrissage, mais c’est bien lui qui a capté les tout premiers sons de Mars ensuite, présentés le 22 février. Quant au microphone de SuperCam, il a lui aussi pu obtenir ses premiers sons de Mars, dévoilés quelques jours plus tard.
Ces extraits sonores sont brefs, mais suffisent à constater que le son semble bien différent de celui que nous pouvons percevoir sur Terre. Ce phénomène est lié au fait que les conditions à la surface de Mars sont différentes : la vitesse du son est plus lente que sur Terre, le niveau sonore est plus bas et il y a un effet d’atténuation.
La fabrication d’oxygène
Pendant qu’Ingenuity menait ses essais de vol, Perseverance ne s’est pas contenté de le surveiller. Pour la première fois, l’expérience MOXIE (Mars OXYgen ISRU Experiment) installée sur le robot a réussi à produire de l’oxygène, à partir du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère de la planète rouge. En quelque sorte, c’est comme si MOXIE avait respiré un peu de cette atmosphère, pour ensuite expirer une petite quantité d’oxygène. La quantité produite aurait été suffisante pour faire respirer un astronaute pendant environ 10 minutes.
Cette expérience technologie est prometteuse pour l’avenir de l’exploration humaine de Mars, car l’oxygène sera essentiel aux explorateurs. Il s’avère non seulement crucial pour respirer, mais aussi pour propulser la fusée qui permettra le retour de la mission vers la Terre.
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