Le célèbre observatoire spatial Hubble, qui évolue dans l’espace depuis 31 ans, est à l’arrêt depuis le 13 juin 2021. L’ordinateur qui contrôle les instruments scientifiques rencontre un problème.

L’ordinateur qui contrôle les instruments scientifiques du télescope spatial Hubble (on parle aussi de charge utile) s’est arrêté le 13 juin 2021, après 22h (heure de Paris, 16h heure de l’Est). Depuis plusieurs jours, la Nasa indique être au travail pour tenter de résoudre le souci. « Le télescope lui-même et les instruments scientifiques restent en bonne santé », a précisé l’agence dans un communiqué mis à jour pour la dernière fois le 18 juin.

L’agence spatiale américaine indique que des tests sont menés et que des données sont collectées sur le système afin d’isoler le problème. Dans ces conditions, impossible d’utiliser le télescope Hubble pour des observations du ciel : « Les instruments scientifiques resteront en mode sans échec jusqu’à ce que le problème soit résolu », précise la Nasa.

Le télescope spatial Hubble. // Source : Flickr/CC/Nasa (photo recadrée)

Le télescope spatial Hubble.

Source : Flickr/CC/Nasa (photo recadrée)

Au lendemain de l’arrêt de l’ordinateur, le 14 juin, la Nasa a tenté de le redémarrer (comme quoi, ce conseil simple s’applique aussi dans l’espace), mais la manipulation n’a pas suffi à résoudre le problème. Au départ, les équipes ont soupçonné que la dégradation de l’un des modules de mémoire était à l’origine de la panne de l’ordinateur de bord. Cependant, « lorsque l’équipe opérationnelle a tenté de passer à un module de mémoire de sauvegarde, la commande d’initialisation du module de sauvegarde n’a pas abouti », décrit l’agence spatiale. Deux autres tentatives ont été réalisées sur les modules le 17 juin, mais elles n’ont rien donné.

À quoi sert cet ordinateur ?

L’ordinateur qui se trouve actuellement à l’arrêt sur Hubble a été construit dans les années 1980. Il est baptisé NSSC-1, pour « Nasa Standard Spacecraft Computer-1 ». Il se trouve au niveau de l’unité SI C&DH (pour « Science Instrument Command and Data Handling Unit »), qui a pour rôle de contrôler les instruments scientifiques et de traiter leurs données. En cas de problème, un deuxième ordinateur est prévu. Tous deux peuvent utiliser les quatre modules de mémoire (indépendants les uns des autres). L’ordinateur de charge utile se sert d’un module à la fois, et les autres font office de sauvegarde, résume la Nasa dans son communiqué.

Le module SI C&DH a été remplacé en mai 2009, lors de la cinquième et dernière mission d’entretien du télescope spatial Hubble. Ce télescope avait été conçu pour permettre des visites d’astronautes, afin de réaliser des réparations, de changer des pièces et de l’équiper de nouveaux instruments plus modernes ou performants. Aujourd’hui, malgré ses 31 années de fonctionnement et la présence de télescopes puissants au sol (comme le Très Grand Télescope ou VLT), Hubble reste un observatoire très utilisé par les astronomes.

Le futur télescope spatial James-Webb, censé décoller avant la fin de l’année 2021, est présenté comme le successeur de Hubble. Néanmoins, il faut relever que si le JWST surpasse Hubble dans l’infrarouge, il ne peut pas observer comme lui dans l’ultraviolet et la lumière visible. Et contrairement à Hubble, il ne sera par contre pas possible de réparer le télescope spatial James-Webb une fois dans l’espace.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.