Les vaccins sont déterminants dans la résolution de la crise sanitaire. En l’absence d’immunité collective, on sait maintenant qu’il y aura probablement de nouvelles hausses des contaminations l’hiver prochain.
La large disponibilité actuelle des vaccins déjà aboutis n’empêche pas d’autres laboratoires de poursuivre leurs recherches. C’est le cas de l’entreprise française Sanofi, dont les recherches pourraient aboutir à la fin de l’année.
Comment fonctionne ce vaccin ?
Le vaccin le plus utilisé à ce jour, celui de Pfizer, repose sur la technique innovante de l’ARN messager, qui a dorénavant fait ses preuves en matière d’efficacité et de sécurité. C’est également le cas pour Moderna. Mais le vaccin actuellement en développement par Sanofi ne repose pas sur l’ARNm : il fonctionne à partir d’une protéine recombinante.
C’est une technique réputée, et éprouvée depuis plusieurs années. Elle est utilisée pour le vaccin contre la grippe saisonnière.
Le principe consiste d’abord à recopier la séquence génétique de la protéine Spike du coronavirus — celle par laquelle ce virus attaque nos cellules. Cette copie est insérée dans une molécule ADN appelée plasmide. Celle-ci est à son tour insérée dans un baculovirus. Les scientifiques cultivent des cellules en laboratoire, dans lesquelles ils injectent ce baculovirus. Ce dernier s’y introduit et s’y réplique, produisant toute une série de protéines Spike.
Ensuite, la protéine Spike est extraite de cette culture, purifiée, puis mise en flacon au sein d’un adjuvant destiné à alerter le système immunitaire. Ainsi, lorsque le vaccin est injecté dans notre corps, une infection est simulée, sans qu’une véritable infection advienne. Le système immunitaire réagit réellement à cette fausse infection, et c’est ainsi qu’il apprend à repérer et à combattre la protéine Spike du coronavirus.
En quelle phase de recherche est-il ?
Le vaccin de Sanofi contre le coronavirus est entré, fin mai 2021, dans sa phase 3. Cette phase s’enclenche lorsqu’en phase 2, une réponse immunitaire a été démontrée sur un échantillon de plusieurs centaines de personnes (en l’occurrence 722 adultes). Il faut également qu’il soit bien toléré, c’est-à-dire qu’il n’entraine pas d’effets néfastes.
La phase 3 est la phase finale du développement en tant que tel : le vaccin est testé sur plusieurs milliers de volontaires et, si l’essai clinique est concluant tant sur l’efficacité que la sécurité, alors le vaccin peut prétendre à une validation par les autorités sanitaires. Pour le vaccin de Sanofi, la phase 3 va impliquer 35 000 participants à l’échelle internationale.
Est-il efficace ?
Les résultats de la deuxième phase sont largement prometteurs. « Les résultats ont montré de solides résultats dans la réponse en anticorps neutralisants, avec 95 à 100 % de séroconversion après une deuxième injection, dans tous les groupes d’âge (18 à 95 ans) », rapporte Sanofi dans un document. Cela signifie que la réponse immunitaire est forte et que le vaccin protège potentiellement très bien contre le coronavirus.
Le laboratoire travaille par ailleurs à une mouture de son vaccin sous forme de rappel, c’est-à-dire une dose complémentaire servant de booster. Selon la ministre déléguée chargée de l’industrie Agnès Pannier-Runacher, ce booster présente « d’excellents résultats, peut-être plus prometteurs que les rappels de vaccins ARN messager ». Et Sanofi confirme que « la forte réponse immunitaire observée après l’administration d’une seule dose chez des patients ayant déjà été infectés souligne le solide potentiel d’une vaccination de rappel ».
Il faut toutefois rester prudent sur ces résultats : ils n’ont pas encore fait l’objet d’une publication sous la forme d’un papier de recherche complet. Il ne peut donc pas encore y avoir de révision par les pairs. Il convient d’attendre la disponibilité scientifique des résultats d’un essai clinique avant de conclure quoi que ce soit.
Quand pourrait-il arriver sur le marché ?
Sanofi promet une mise sur le marché potentielle pour décembre 2021. Cela signifie que ce vaccin pourrait servir en tant que dose de rappel. Il est en effet possible que, pour juguler la pandémie, une troisième dose soit nécessaire pour régénérer un « boost » de l’immunité contre le coronavirus SARS-CoV-2 et ses variants.
Quelle est la logistique ?
N’étant pas un vaccin à ARN messager, le vaccin de Sanofi voit son transport et son stockage simplifiés : une conservation classique au réfrigérateur suffira. La ministre déléguée chargée de l’industrie Agnès Pannier-Runacher a par ailleurs précisé que ce vaccin était moins cher.
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